Face aux risques de transmission de maladies sexuellement transmissibles (IST et SIDA) lors d’un rapport, il est possible de se faire dépister. On t’explique comment ça se passe et où tu peux aller.

Au moins 7 bonnes raisons de  faire un dépistage :

  • tu as des partenaires occasionnel·le·s ou à risque ;
  • la plupart des IST se soignent facilement et efficacement si elles sont détectées rapidement ;
  • une IST fragilise souvent les muqueuses génitales et favorise ainsi le risque de la transmettre ou d’en attraper une autre ;
  • certaines personnes ne se considèrent pas à risque (en raison de leur âge, de leur mode de sexualité…) et ne se dépistent pas. On estime que 50 000 personnes en France ignorent qu’elles sont séropositives. Elles ne sont pas suivies et peuvent transmettre le VIH ;
  • toi et ton·ta partenaire avez une relation stable et que vous ne souhaitez plus mettre de préservatif. Le test doit alors être négatif pour vous deux ;
  • tu veux donner ton sang, ton sperme, ton lait, un organe ;
  • tu as besoin d’être rassuré·e.

Où se faire dépister ?

  • dans un Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ;
  • mais aussi dans un centre de planning familial ;
  • ou encore dans les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) ;
  • dans un laboratoire d’analyses médicales ;    
  • auprès de certaines associations de lutte contre le SIDA (AIDES, …) qui proposent un test rapide.

Trouves tous les centres de dépistage en région Provence-Alpes-Côte d’Azur sur notre carte dans la catégorie IST et SIDA.

Un dépistage, combien ça coûte ?

C’est gratuit dans les CeGIDD, les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic.

C’est remboursé à 100% par l’Assurance maladie partout ailleurs, sur présentation d’une ordonnance.

Comment ça se passe ?

Le test de dépistage se fait en toute confidentialité. Tu peux même demander à ce qu’il reste anonyme, même si tu es mineur·e.

Le type de test dépend de l’IST suspectée. Il peut s’agir :

  • d’un test urinaire ;
  • ou encore d’un prélèvement de sang ;
  • mais aussi d’un prélèvement de sécrétion vaginale pour les filles ou urétrale pour les garçons ;
  • ou d’une observation à l’œil nu des symptômes.

Il est possible de dépister plusieurs IST en une seule fois. Le résultat est communiqué quelques jours plus tard.

VIH, comment avoir un résultat rapidement ?

Tu crains d’avoir été exposé·e au VIH, tu t’inquiètes et tu voudrais être fixé·e rapidement.

Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD) est réalisé dans un CeGIDD et dans certaines associations (AIDES…) à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt.

Le résultat est disponible en quelques minutes. S’il est positif, cela signifie que tu as une très forte suspicion d’infection par le VIH. Un prélèvement sanguin de confirmation devra toutefois être effectué.

Si tu le souhaites, tu seras accompagné·e dans ces démarches pour pouvoir bénéficier au plus tôt d’une prise en charge.

Il existe désormais des autotests, à faire à domicile. Ils fonctionnent sur le même principe que le TROD. Ils sont disponibles en pharmacie ou sur Internet.

Positif / négatif, je suis infecté·e ou pas ?

Un test avec un résultat positif indique que tu es séropositif·ve, donc infecté·e.

Un test négatif indique que tu n’es pas infecté·e.

Quand se faire dépister ?

Tu as eu un rapport à risque. Inutile de filer immédiatement faire un test de dépistage.

Une IST n’est jamais visible immédiatement. Il y a un temps d’incubation durant lequel le test sera toujours négatif, même si tu as été infecté·e.

Pour te faire dépister et avoir un résultat fiable, il faut attendre parfois quelques semaines après le rapport à risque.

Les délais sont variables selon les IST :

  • Gonorrhée : 7 jours ;
  • Chlamydia : 2 semaines ;
  • Syphilis : 6 semaines ;
  • Vaginite à Trichomonas : 6 semaines
  • Hépatite B : 8 semaines.

Pour l’herpès génital, fais-toi dépister uniquement en cas d’éruption douloureuse.

Concernant le VIH, le premier test sanguin est fiable 6 semaines après le rapport non protégé. Il est confirmé 3 mois après le dernier rapport à risque.

Les tests rapides et autotests ne détectent le VIH que 12 semaines après l’infection.

En attendant de connaître les résultats, il est préférable de se protéger avec un préservatif.

Tes questions

C’est quoi une digue dentaire ?

Une digue dentaire ou digue buccale, c’est un carré en latex ou en polyuréthane qui sert à protéger les rapports sexuels bouche-vulve (cunnilingus) ou bouche-anus…

Une digue dentaire ou digue buccale, c’est un carré en latex ou en polyuréthane qui sert à protéger les rapports sexuels bouche-vulve (cunnilingus) ou bouche-anus (anulingus).

Ce carré se pose sur la vulve ou sur l’anus. C’est une barrière entre tes muqueuses et celles de ton/ta partenaire qui permet de réduire les risques d’infections sexuellement transmissibles (IST).

En effet, certaines IST peuvent se transmettre lors de rapports sexuels oraux : herpès génital, hépatite A et B (ou VHA et VHB), VIH, papillomavirus (ou HPV), chlamydiae, gonorrhée, syphilis.

Pour plus de confort, tu peux ajouter du lubrifiant à base d’eau sur la vulve ou sur l’anus avant de poser la digue.

La digue dentaire est peu connue mais tu peux t’en procurer à la pharmacie ou sur internet.

Le prix reste plus élevé qu’un préservatif et toutes les pharmacies n’en ont pas. Mais, comme sur la photo, tu peux en fabriquer toi-même en découpant un carré dans un préservatif interne ou externe. Tu trouveras des tutos sur internet qui t’expliquent facilement comment faire.

Tu peux te procurer gratuitement des préservatifs dans un centre de planning familial ou un centre gratuit d’information, de diagnostic et de dépistage (Cegidd).

Quand est-ce que je dois faire un dépistage ?

Le dépistage est une démarche volontaire, il n’est donc pas obligatoire excepté dans certaines situations (dons d’organes, de lait maternel, de sperme). Néanmoins beaucoup d’infections…

Le dépistage est une démarche volontaire, il n’est donc pas obligatoire excepté dans certaines situations (dons d’organes, de lait maternel, de sperme).

Néanmoins beaucoup d’infections sexuellement transmissibles (IST) sont silencieuses ou ne présentent pas toujours des symptômes clairs… d’où l’importance du dépistage, surtout :

  • Si tu n’as jamais fait de dépistage
  • Si tu changes de partenaire
  • Si toi et ton/ta/tes partenaires ne vous protégez pas systématiquement, tu peux faire un dépistage une fois par an
  • Si toi et ton/ta partenaire êtes en relation exclusive et que vous souhaitez ne pas/plus utiliser de préservatifs.
  • Si tu as plusieurs partenaires sexuels dans l’année il est recommandé de faire un dépistage au minimum une fois par an, voire tous les 3 mois en cas de prises de risques très fréquentes
  • Si toi ou ton/ta/tes partenaires avez des symptômes (brûlures, boutons, démangeaisons, écoulements inhabituels en odeur ou en couleur, etc.)
  • Si tu as un doute, même sans symptôme
  • Si tu as été exposé·e à un risque de contamination : préservatif qui craque, oubli, etc.
  • Si tu as subi une agression sexuelle
  • Si tu envisages une grossesse

Ce n’est pas forcément nécessaire de faire un dépistage de toutes les IST tous les ans. Si tu as eu depuis deux ans qu’une seule relation sexuelle protégée, tu n’as pas les mêmes besoins que si tu as souvent de nouveaux·elles partenaires et que tu ne te protèges pas toujours. Selon ta sexualité, les risques auxquels tu as été exposé·e, mais aussi selon ton genre et ton âge, le dépistage de certaines IST sera plus ou moins indiqué, la fréquence du dépistage plus ou moins pertinente, etc. Par exemple, la Haute Autorité de Santé recommande aux professionnel·le·s de santé de proposer systématiquement aux femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives un dépistage des chlamydias tous les ans compte tenu du nombre de contaminations dans cette population.

Il faut aussi tenir compte des délais d’incubation c’est-à-dire le temps pour qu’un microbe soit détectable. Par exemple, après une exposition à un risque de contamination, il faut attendre au moins 2 à 4 semaines pour les chlamydias et 4 à 6 semaines pour le VIH pour faire un dépistage. Pour d’autres IST comme le Papillomavirus (HPV), on considère qu’il y a exposition dès lors qu’on a des rapports sexuels qu’ils soient protégés ou non.  C’est pour cela qu’il existe un vaccin et qu’il est conseillé aux personnes ayant un vagin de faire un frottis ou un test HPV régulièrement.

N’hésite pas à te rendre dans un des CEGIDD de la carto du site. Ce sont des centres spécialisés confidentiels et gratuits dans lesquels tu pourras obtenir des conseils et être accompagné·e pour faire des choix informés sur le dépistage.

J’ai une IST, est-ce que je suis obligée de prévenir mes partenaires ?

Non, rien ne t’y oblige légalement. Mais tu peux t’en sentir obligée moralement. Si on t’a diagnostiqué une Infection Sexuellement Transmissible (IST) lors d’un dépistage…

Non, rien ne t’y oblige légalement. Mais tu peux t’en sentir obligée moralement. Si on t’a diagnostiqué une Infection Sexuellement Transmissible (IST) lors d’un dépistage ou d’un examen clinique, le dire à tes partenaires pourrait leur permettre d’aller faire se faire dépister rapidement. Si leurs résultats sont positifs ielles pourront être soigné·e·s rapidement.

Pour info, la plupart des IST ne sont pas graves à condition d’être prises en charge tôt. Seul le dépistage peut permettre de faire le point quand on a pris un risque et qu’on n’a aucun signe visible. Tu peux garder en tête qu’avoir une IST c’est courant quand on partage de la sexualité, même si l’on se protège avec des préservatifs.

Tu peux redouter d’en parler à tes partenaires pour plusieurs raisons :
– avoir peur de leurs réactions, jugements, demandes de justification de la part de tes partenaires ;
– appréhender ce que pourrait impliquer d’éventuels soupçons d’infidélité dans une relation ;
– tu n’as pas envie de partager cet aspect intime de ta vie avec tes partenaires ;
– tu considères que c’est à chacun·e de se protéger et de prendre en charge sa santé sexuelle.

Si tu choisis d’informer tes partenaires c’est un signe que tu te préoccupes de leur santé sexuelle. Des services numériques permettent aux personnes qui ont récemment eu un ou plusieurs dépistages positifs d’IST de prévenir de façon anonyme leur(s) partenaire(s). Ielles reçoivent alors un texto d’un numéro inconnu qui dit « Bonjour, il est possible que tu aies été en contact avec une IST et que tu aies besoin d’un bilan de dépistage ». C’est une possibilité moins exposante. A toi d’en juger !

La fellation peut-elle transmettre des maladies ?

Ce n’est pas la pratique sexuelle la plus risquée mais elle peut transmettre certaines infections : la syphilis, l’herpès, la gonorrhée, le VIH, l’hépatite B,…

Ce n’est pas la pratique sexuelle la plus risquée mais elle peut transmettre certaines infections : la syphilis, l’herpès, la gonorrhée, le VIH, l’hépatite B, les chlamydias, les papillomavirus (HPV), la trichomonase, etc.

Pour réduire les risques, toi et ton /ta / tes partenaires pouvez utiliser un préservatif. Si vous n’utilisez pas de préservatifs, tu peux garder en tête que certains éléments peuvent augmenter les risques de transmission :
– des micro lésions dans la bouche (gingivites ou inflammation des gencives, aphtes, etc.). Elles peuvent constituer une porte d’entrée dans ton corps. Le sang peut aussi contenir des virus (VIH, hépatites, syphilis) ;
– le fait d’éjaculer dans la bouche. L’intérieur de la bouche est une muqueuse, c’est-à-dire un tissu corporel poreux par où peuvent rentrer virus, bactéries et parasites. Le sperme peut lui aussi être un liquide contaminant ;
– le fait d’avaler le sperme car la gorge et le tube digestif sont aussi des muqueuses.

Si tu as des symptômes, tu peux consulter mais souviens-toi que la plupart du temps, les infections sexuellement transmissibles (IST) ne présentent pas de symptômes. Tu peux aussi te rendre dans un centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostique (CeGIDD) pour faire des tests et lever les doutes, s’il y en a. Trouve un centre près de chez toi avec la cartographie.

Beaucoup d’infections sexuellement transmissibles se soignent voire se guérissent. La plupart du temps, elles ne sont pas graves, à condition de les prendre en charge rapidement. N’hésite donc pas à faire un dépistage de temps en temps 😉

Mon copain ne veut pas mettre de préservatif, qu’est-ce que je peux faire ?

Le mieux est d’en discuter ensemble pour trouver une solution. Il trouve que ça le serre ? Il peut essayer d’autres tailles de préservatifs. Il…

Le mieux est d’en discuter ensemble pour trouver une solution. Il trouve que ça le serre ? Il peut essayer d’autres tailles de préservatifs. Il a moins de sensations ? Essayez des capotes texturées ou nervurées ! Cela permet de varier les sensations ;-). Un problème d’allergie ? Il en existe en polyuréthane et vous pouvez aussi essayer les préservatifs féminins (internes) !

J’ai honte d’avoir une infection sexuellement transmissible, à qui puis-je en parler ?

Les CeGIDD (Les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) et les centres de planning familial sont des lieux confidentiels et gratuits pour le…

Les CeGIDD (Les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) et les centres de planning familial sont des lieux confidentiels et gratuits pour le diagnostic et le traitement des IST. Tu pourras y rencontrer des professionnel·le·s avec qui en parler sans être jugé·e. Tu habites à Aix-en-Provence et tu veux trouver le centre le plus proche de chez toi, consulte notre carte interactive. Tu peux aussi appeler le 0800 08 11 11 pour plus d’informations.