Les Human PapillomaVirus (HPV) sont des virus très contagieux, résistants, mais le plus souvent sans danger pour la santé. Ils touchent les femmes comme les hommes, dans toutes les régions du monde. Dès lors que tu commences à partager de la sexualité, tu es vite en contact avec les HPV.  C’est d’ailleurs tellement fréquent qu’il serait plus juste de parler de marqueurs d’activité sexuelle plutôt que d’Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

Comment se transmettent les papillomavirus ?

Les virus sont absents du sperme, de la salive ou du sang mais sont présents sur la peau ou les muqueuses : ils peuvent toucher les organes génitaux internes et externes, la région anale, certaines parties de la peau ou encore la bouche. Ils se transmettent :

  • principalement par les relations sexuelles : contact entre muqueuses, pénétration vaginale, pénétration anale, sexe oral, etc. 
  • par voie cutanée (tes mains peuvent transporter des virus) ;
  • par le partage d’objets intimes (jouets sexuels, etc.).

Quelles sont les conséquences des papillomavirus ?

La majorité des personnes en contact avec les HPV ne développe pas de maladies (porteur·euse·s sain·e·s).

Certains de ces virus sont responsables chez les hommes comme chez les femmes de verrues génitales (aussi appelée condylomes ou crêtes de coq) dont la majorité disparait spontanément. Ces verrues ne deviennent jamais des cancers et ne sont pas graves.

D’autres HPV peuvent provoquer des lésions précancéreuses pouvant parfois évoluer vers des cancers en l’absence de prise en charge (6 300 par an en France).  Chez les femmes ce sont principalement des cancers du col de l’utérus (2 900 par an, 1 100 décès) et de l’anus. Chez les hommes, ce sont plutôt des cancers de la gorge (1 060 par an) et aussi de l’anus.  Ces lésions précancéreuses évoluent très lentement ce qui laisse l’opportunité de les dépister.

Les traitements des lésions précancéreuses du col de l’utérus (35 000 par an en France) peuvent avoir des conséquences sur la santé, notamment des risques d’accouchement prématuré. 

Quels sont les symptômes des papillomavirus ?

Les verrues génitales (aussi appelées condylomes ou crêtes de coq) sont des petites excroissances de chair non douloureuses qui peuvent apparaitre autour de la vulve, dans le vagin, le col de l’utérus, l’anus, sur le pénis.

Les HPV cancérigènes ne donnent en revanche aucun symptôme. Les lésions précancéreuses causées par ces virus ne sont pas visibles à l’œil nu. Seul le dépistage permet de les détecter.

Comment prévenir une infection aux papillomavirus ?

  • Par la vaccination : conseillée pour les filles comme pour les garçons entre 11 et 20 ans (idéalement 11-14 ans), et jusqu’à 26 ans selon ta sexualité et ton état de santé. Elle est efficace à 90 % ; malheureusement pas à 100% car il y a plus de virus existants que ceux contenus dans le vaccin mais c’est déjà très bien. Le vaccin sert en premier lieu à te protéger personnellement mais aussi à protéger les autres : ton, ta ou tes partenaires qui ne seraient pas vacciné.e.s ;
  • Par les préservatifs : ils réduisent de 70% les risques de transmission.

Comment détecter les infections aux papillomavirus

Les lésions dues aux HPV peuvent se détecter par le dépistage. Il ne s’adresse qu’aux personnes ayant un vagin, y compris celles qui sont vaccinées, et à partir de 25 ans ; ce n’est pas utile avant. Un frottis ou un test HPV te permettra de déceler les lésions précancéreuses et de les soigner. Cela consiste en un prélèvement indolore de cellules sur le col de l’utérus lors d’un examen gynécologique. Si tes 2 premiers tests de dépistage sont normaux à 1 an d’intervalle (à 25 et 26 ans), le suivant est à faire 3 ans après puis tous les 5 ans à partir de 30 ans.

Comment traiter les infections dues aux papillomavirus ?

– La majorité des infections à HPV guérissent toutes seules. C’est pour cela qu’il peut t’être proposé de simplement les surveiller régulièrement après leur apparition.

– Les verrues génitales (aussi appelées condylomes ou crêtes de coq) ne sont pas graves et ne nécessitent pas de traitement. Tu peux décider de les faire enlever pour des raisons esthétiques et de confort.

– En cas de lésions précancéreuses dépistées au niveau du col de l’utérus, plusieurs traitements existent pour éviter l’apparition d’un cancer. Les deux méthodes existantes sont :

  • la conisation. Il s’agit d’une intervention chirurgicale consistant à enlever la partie du col touchée par la lésion (on enlève la partie infectée) ;
  • la destruction de la lésion par la chaleur (vaporisation laser).

Le choix du traitement dépend de ton âge, du type de lésion, si tu as déjà eu des enfants ou si tu as un projet de grossesse. Certaines lésions peuvent même être surveillées avant de prendre une décision de traitement chez les femmes de moins de 30 ans sans signe de gravité.

N’hésite pas à protéger tes rapports pour réduire les risques de transmission dans ta sexualité.

Tes questions

Pourquoi se faire vacciner contre le HPV ?

Tu as peut-être entendu parler de campagne de vaccination contre les papillomavirus (HPV). Elle est proposée à tous les élèves de 5ème gratuitement depuis la…

Tu as peut-être entendu parler de campagne de vaccination contre les papillomavirus (HPV). Elle est proposée à tous les élèves de 5ème gratuitement depuis la rentrée scolaire 2023. Ce n’est pas obligatoire mais voici quelques bonnes raisons de se faire vacciner :
-Les infections liées aux HPV sont très fréquentes et certaines peuvent évoluer vers un cancer : col de l’utérus, vulve, vagin, pénis, anus, oropharynx, etc. ;
-Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les HPV. Parmi eux, près de 3 000 cancers du col de l’utérus, tous liés au HPV. 25% des cancers liés au HPV concernent les hommes ;
-La vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90% des infections HPV à l’origine des cancers. En d’autres termes, il est très efficace ! En Australie, où on vaccine largement les jeunes (filles et garçons) depuis plus d’une dizaine d’années, le cancer du col de l’utérus a presque été éradiqué ! ;
-C’est le seul moyen pour prévenir certains cancers liés au HPV (anus, vagin, pénis, vulve) ;
-C’est un moyen de prévention sûr. Depuis plus de 10 ans, + de 6 millions de doses de vaccin ont été prescrites en France, + de 300 millions dans le monde. Ce vaccin fait l’objet de surveillance au niveau international et d’études spécifiques ; il est aussi reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Parce que le vaccin n’est pas efficace à 100%, tu peux également recourir au dépistage à partir de 25 ans. La vaccination et le dépistage sont des moyens de prévention complémentaires.

Quand est-ce que je dois faire un dépistage ?

Le dépistage est une démarche volontaire, il n’est donc pas obligatoire excepté dans certaines situations (dons d’organes, de lait maternel, de sperme). Néanmoins beaucoup d’infections…

Le dépistage est une démarche volontaire, il n’est donc pas obligatoire excepté dans certaines situations (dons d’organes, de lait maternel, de sperme).

Néanmoins beaucoup d’infections sexuellement transmissibles (IST) sont silencieuses ou ne présentent pas toujours des symptômes clairs… d’où l’importance du dépistage, surtout :

  • Si tu n’as jamais fait de dépistage
  • Si tu changes de partenaire
  • Si toi et ton/ta/tes partenaires ne vous protégez pas systématiquement, tu peux faire un dépistage une fois par an
  • Si toi et ton/ta partenaire êtes en relation exclusive et que vous souhaitez ne pas/plus utiliser de préservatifs.
  • Si tu as plusieurs partenaires sexuels dans l’année il est recommandé de faire un dépistage au minimum une fois par an, voire tous les 3 mois en cas de prises de risques très fréquentes
  • Si toi ou ton/ta/tes partenaires avez des symptômes (brûlures, boutons, démangeaisons, écoulements inhabituels en odeur ou en couleur, etc.)
  • Si tu as un doute, même sans symptôme
  • Si tu as été exposé·e à un risque de contamination : préservatif qui craque, oubli, etc.
  • Si tu as subi une agression sexuelle
  • Si tu envisages une grossesse

Ce n’est pas forcément nécessaire de faire un dépistage de toutes les IST tous les ans. Si tu as eu depuis deux ans qu’une seule relation sexuelle protégée, tu n’as pas les mêmes besoins que si tu as souvent de nouveaux·elles partenaires et que tu ne te protèges pas toujours. Selon ta sexualité, les risques auxquels tu as été exposé·e, mais aussi selon ton genre et ton âge, le dépistage de certaines IST sera plus ou moins indiqué, la fréquence du dépistage plus ou moins pertinente, etc. Par exemple, la Haute Autorité de Santé recommande aux professionnel·le·s de santé de proposer systématiquement aux femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives un dépistage des chlamydias tous les ans compte tenu du nombre de contaminations dans cette population.

Il faut aussi tenir compte des délais d’incubation c’est-à-dire le temps pour qu’un microbe soit détectable. Par exemple, après une exposition à un risque de contamination, il faut attendre au moins 2 à 4 semaines pour les chlamydias et 4 à 6 semaines pour le VIH pour faire un dépistage. Pour d’autres IST comme le Papillomavirus (HPV), on considère qu’il y a exposition dès lors qu’on a des rapports sexuels qu’ils soient protégés ou non.  C’est pour cela qu’il existe un vaccin et qu’il est conseillé aux personnes ayant un vagin de faire un frottis ou un test HPV régulièrement.

N’hésite pas à te rendre dans un des CEGIDD de la carto du site. Ce sont des centres spécialisés confidentiels et gratuits dans lesquels tu pourras obtenir des conseils et être accompagné·e pour faire des choix informés sur le dépistage.

Papillomavirus, comment s’en protéger ?

On peut se protéger des Human PapillomaVirus (HPV) de différentes manières mais d’abord en connaissant un peu plus ces virus. Les HPV sont des virus…

On peut se protéger des Human PapillomaVirus (HPV) de différentes manières mais d’abord en connaissant un peu plus ces virus. Les HPV sont des virus très contagieux, résistants, mais le plus souvent sans danger pour la santé. Ils touchent les femmes comme les hommes, dans toutes les régions du monde. La majorité des personnes en contact avec les HPV ne développent pas de maladies mais certains de ces virus sont responsables de verrues génitales dont la majorité disparait spontanément. D’autres peuvent provoquer des lésions précancéreuses sans symptômes visibles, qui peuvent évoluer vers des cancers.

Ils sont présents le plus souvent sur la peau ou les muqueuses, notamment celles des organes génitaux internes et externes, de la région anale, ou encore de la gorge. Les virus sont absents du sperme, de la salive ou du sang mais se transmettent principalement par voie sexuelle et beaucoup de pratiques sont concernées : caresses – tes mains peuvent transporter des virus -, contact entre muqueuses, pénétration vaginale, anale, sexe oral, etc.

Tu peux te servir d’un préservatif pour te protéger. Utilisé de manière correcte et systématique, il réduit d’environ 70% les risques de transmission des HPV. Tu peux te faire vacciner. Comme les HPV se transmettent souvent au début de la vie sexuelle, il est conseillé de le faire avant ton entrée ou dans les premières années de ta sexualité. Le vaccin te protégera jusqu’à 90 %.

Tu peux te faire dépister régulièrement à partir de 25 ans. Le dépistage ne s’adresse qu’aux personnes ayant un vagin, y compris celles qui sont vaccinées. Un frottis ou un test HPV te permettra de déceler la majorité des infections dues aux HPV (lésions précancéreuses asymptomatiques) et de les soigner. Cela consiste à observer ton col de l’utérus et à prélever quelques cellules lors d’un examen gynécologique. Si tes 2 premiers dépistages sont normaux à 1 an d’intervalle, tu peux renouveler l’opération tous les 3 ans puis tous les 5 ans à partir de 30 ans.
Tous ces comportements de prévention t’assureront une protection maximale contre les HPV !

Papillomavirus : est-ce que les garçons aussi doivent se faire vacciner ?

Oui ! Tout le monde peut désormais se faire vacciner entre 11 et 20 ans, et jusqu’à 26 ans selon ta sexualité et ton état…

Oui ! Tout le monde peut désormais se faire vacciner entre 11 et 20 ans, et jusqu’à 26 ans selon ta sexualité et ton état de santé. Il est conseillé de le faire le plus tôt possible car dès lors que tu commences à partager de la sexualité, tu es vite en contact avec les HPV (Human PapillomaVirus). C’est d’ailleurs tellement fréquent qu’il serait plus juste de parler de marqueurs d’activité sexuelle plutôt que d’Infections Sexuellement Transmissibles.

La majorité des personnes en contact avec les HPV ne développent pas de maladies (porteur·euse·s sain·e·s). Certains de ces virus sont responsables chez les hommes comme chez les femmes de verrues génitales (aussi appelée condylomes ou crêtes de coq) dont la majorité disparait spontanément et ne nécessite pas de traitement. D’autres peuvent provoquer des lésions précancéreuses qui peuvent évoluer vers des cancers, principalement du col de l’utérus et de l’anus chez les femmes et des cancers de la gorge et de l’anus chez les hommes. Par ailleurs, les traitements des lésions précancéreuses du col de l’utérus (35 000 par an) peuvent avoir des conséquences sur la santé, notamment des risques d’accouchement prématuré.

En plus du dépistage et des préservatifs, la vaccination est donc un bon moyen de te protéger du papillomavirus puisqu’elle est efficace jusqu’à 90 % selon les types de vaccin et les zones à risque de cancer. C’est aussi un moyen de protéger les autres : ton, ta ou tes partenaires dont celles et ceux qui ne sont pas vacciné·e·s. Et même si les évolutions graves des infections dues aux HPV concernent davantage les femmes, les hommes peuvent également être touchés (1/3 des nouveaux cas de cancers sur les 6 300 annuels). Les hommes peuvent aussi bien sûr transmettre le virus. Alors il n’y avait pas de raison objective à réserver la vaccination aux filles. Vive l’égalité aussi dans la vaccination.