En France, l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) est un droit depuis 1975. Aujourd’hui, elle est autorisée jusqu’à 3,5 mois de grossesse (14 semaines). Cela correspond à 16 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire d’absence de règles) quand on calcule à partir du premier jour des dernières règles.
Le droit de choisir d’interrompre ta grossesse
Il y a plein de raisons pour lesquelles on peut choisir de faire une IVG :
- ne pas ou ne plus vouloir d’enfant(s) ;
- ce n’est pas le bon moment pour poursuivre une grossesse ;
- l’âge ;
- trop peu de ressources financières pour avoir un enfant ;
- afin de terminer ses études ;
- pour espacer les naissances ;
- sa relation avec ton ou ta partenaire a pris fin ou est instable ;
- une grossesse serait dangereuse pour ta santé ;
- la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste ;
- des croyances sociales ou religieuses qui empêchent de porter un enfant si on n’est pas marié
- etc.
Personne n’a le droit de te forcer à prendre de décision par rapport à ta grossesse
Personne n’a à te faire culpabiliser, te juger ou te faire peur avec de fausses informations ! En France aujourd’hui, l’avortement est réalisé dans des conditions qui ne mettent pas en danger la santé.
Pratiquer une IVG ne t’empêchera pas de vivre une autre grossesse plus tard, quand tu te sentiras prête et si tu le souhaites. Légalement, en cas de désaccord dans le couple ou la famille, c’est à la personne enceinte que revient la décision, y compris quand celle-ci est mineure !
Toutes ces décisions et démarches ne sont pas toujours faciles, mais tu peux en parler. Dans les centres de planning familial, des conseillères sont là pour discuter avec toi, te donner toutes les infos et t’accompagner dans ton choix. Si tu es scolarisée, l’infirmière scolaire est souvent aussi une bonne interlocutrice. Il ou elle n’a pas le droit d’en parler à ta famille contre ton gré.
Délai de réflexion et consultation psychosociale
Si tu as besoin de temps pour réfléchir au choix de poursuivre ou d’interrompre la grossesse, prends-le, mais personne n’a le droit de t’y obliger. Il n’y a plus de délai de réflexion obligatoire pour avorter. En revanche, si tu es mineure, tu dois réaliser un entretien psychosocial à l’issue duquel te sera délivrée une attestation d’entretien.
Cette consultation est un moment d’écoute et de dialogue avec une assistante sociale ou une conseillère conjugale et familiale. Elle a lieu au choix dans un centre de santé sexuelle, dans un établissement d’information, de consultation ou de conseil familial ou dans un service social agréé.
Pour savoir vers qui te tourner, n’hésite pas à appeler le numéro vert IVG-Contraception-Sexualités au 0800 08 11 11. Si tu es majeure, cet entretien te sera proposé mais il n’est pas obligatoire.
Les mouvements anti-IVG
La France a légalisé l’avortement sur une proposition de loi de Simone Veil à la suite d’une grande mobilisation collective animée en particulier par le MLF (Mouvement de Libération des Femmes), le MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception) et le Planning Familial, mais aussi par des collectifs de médecins indignés de voir des femmes mourir des suites d’avortements clandestins. A partir des années 1980, des mouvements anti-IVG se sont multipliés. Ils sont aussi le plus souvent homophobes et transphobes.
Actuellement, certains sites internet illégaux de désinformation très bien référencés sont animés par ces mouvements anti-IVG. Ils se présentent comme des sites de soutien mais formulent des mensonges grossiers sur les prétendues conséquences physiques et psychologiques d’une IVG – ce qui entraîne souvent beaucoup d’angoisses et de culpabilisation.
Si on a essayé de te culpabiliser, de te faire changer d’avis, n’hésite pas à le faire savoir au numéro vert 0800 08 11 11.
Les délais en France et le droit de choisir la méthode
Les délais
En France, l’IVG est autorisée jusqu’à 14 semaines de grossesse (3,5 mois),ce qui correspond à 16 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire d’absence de règles) et se calcule à partir du premier jour des dernières règles. Des milliers de femmes qui ont dépassé ce délai légal français partent chaque année. Un déplacement à leurs frais, pour avorter dans un pays où la législation est différente (Angleterre, Pays-Bas, Espagne, etc.).
Des conseillères peuvent t’aider à trouver des adresses.
Tu peux contacter le numéro vert IVG contraception 0 800 08 11 11 ou un centre de santé sexuelle. La loi oblige les structures et les professionnels de l’IVG à te donner un rendez-vous dans les 5 jours suivant ton appel. Si tu rencontres des difficultés d’accès, n’hésite pas à joindre le numéro vert.
Le choix de la méthode
Si tu es à moins de 9 semaines d’aménorrhée, tu peux choisir entre la méthode médicamenteuse et la méthode instrumentale. Cette méthode est aussi appelée méthode par aspiration. Entre 9 et 16 semaines d’aménorrhée, par contre, tu n’as plus le choix.
La méthode instrumentale sera pratiquée. Pour la méthode instrumentale, tu peux choisir si tu préfères l’anesthésie générale ou locale.
Pour la méthode médicamenteuse, tu peux choisir d’être hospitalisée quelques heures ou de rester à domicile. Quand les délais le permettent, personne n’a le droit de te forcer à choisir une méthode plutôt qu’une autre.
N’hésite pas à faire valoir ton droit de choisir !
Le droit de choisir ton ou ta professionnel de santé
L’IVG est réalisée par une sage-femme ou un ou une médecin. Tu as le droit de choisir à qui t’adresser, dans la mesure du possible… Selon le lieu où tu habites, la période de l’année et ta situation, il peut être difficile de trouver un professionnel et d’obtenir un rdv dans les délais.
Tu as aussi le droit de changer de professionnel au cours de ton parcours IVG si il ou elle ne te convient pas. Pense à demander une attestation si on ne te la propose pas, pour éviter de repartir à zéro avec un nouveau pro !
Les professionnels de leur côté ne sont pas obligés de pratiquer l’avortement (clause de conscience). Mais il ou elle doit te donner l’adresse d’un collègue qui fait des IVG et s’abstenir de tout jugement.
Le droit à la confidentialité et à l’anonymat
Si tu es mineure
Pour l’IVG, tu peux garder le secret vis-à-vis de tes parents et avorter sans leur accord. Avec ou sans accord parental, tu devras être accompagnée par une personne majeure de ton choix, si possible en qui tu as confiance. Par exemple : ton ou ta partenaire, une amie, un membre de ta famille, un professionnel socio-éducatif, ou encore un professionnel de santé.
L’identité de cette personne majeure, qui intervient à titre gratuit, restera elle aussi secrète. Cette personne est là pour que tu ne sois pas seule et te soutenir si tu as besoin. Elle ne prend aucune responsabilité juridique.
Des procédures existent pour rendre tes démarches anonymes si tel est ton souhait. C’est possible dans les centres IVG des hôpitaux, dans les centres de santé sexuelle, mais aussi chez les médecins et sages-femmes qui pratiquent les IVG dans leur cabinet.
Mais ces derniers ne connaissent pas toujours la procédure, n’hésite pas à te renseigner au préalable au numéro vert 0800 08 11 11 . La carte vitale n’est pas obligatoire pour faire l’IVG gratuitement.
Si tu es majeure
Une IVG est confidentielle en toutes circonstances comme tous les actes qui y sont liés. Il n’y a aucun envoi de courrier. Sur les décomptes de la sécurité sociale dématérialisés, il est mentionné « acte de gynécologie », sans que soit précisé « IVG ».
Si tu souhaites rendre tes démarches anonymes, c’est possible mais uniquement à l’hôpital ou en centres de santé sexuelle. Attention : pour l’IVG par méthode médicamenteuse en cabinet de ville, l’anonymat n’est pas possible.
Le prix d’une IVG, le droit à la prise en charge à 100%
L’avortement est pris en charge par l’assurance maladie à hauteur de 100%. Sauf la première consultation quand il y a deux consultations préalables. Mais certains professionnels de santé peuvent te demander d’avancer les frais (environ 200 euros pour une IVG médicamenteuse). La sécurité sociale te remboursera quelques jours plus tard. On n’a pas le droit de te demander d’avancer les frais de l’IVG :
- si tu es mineure et que tu n’as pas l’autorisation de tes parents (procédures d’anonymat, voir plus haut) ;
- dans le cas où tu es majeure et que tu as l’AME ou la CMU ;
- si tu réalises ton IVG à l’hôpital public.
Dans les autres cas, tu peux quand même demander la dispense d’avance de frais, beaucoup de professionnels l’acceptent. Dans certaines situations particulières (si tu es touristes, étrangère en situation irrégulière, etc.) il est possible que tu rencontres des difficultés de prise en charge.
Si c’est le cas, n’hésite pas à contacter le Numéro Vert IVG-Contraception-Sexualités au 0800 08 11 11, tu seras orientée vers des services spécialisés pour trouver des solutions. Il n’y a aucune raison que tu ne puisses pas accéder à l’IVG si tel est ton choix !