L’orientation sexuelle c’est l’attirance, le désir ou les sentiments amoureux que tu peux éprouver pour des personnes du même sexe, du sexe opposé, ou des deux sexes.  

Une histoire d’amour et/ou de sexe peut être liée à la rencontre avec une personne particulière, être une simple expérience ou révéler une préférence durable.

L’hétérosexualité, qu’est-ce que c’est ?

C’est le désir affectif et/ou sexuel pour une personne du sexe opposé. On suppose souvent que tout le monde est hétéro et c’est ce qu’on voit le plus souvent dans les pubs, au cinéma, etc… Cela donne l’impression qu’être normal·e c’est être hétéro. Par exemple, si tu es une fille, on t’a sans doute demandé : “t’as un amoureux ?” plutôt que “t’as une amoureuse ?”… !

L’homosexualité, qu’est-ce que c’est ?

C’est le désir affectif et/ou sexuel pour une personne du même sexe. On dit des garçons homo qu’ils sont gays et des filles homo qu’elles sont lesbiennes. Les mots “pédé” et “gouine” sont des insultes.

La bisexualité, qu’est-ce que c’est ?

C’est le désir affectif et/ou sexuel, sans préférence, pour les filles et les garçons. Être bi·e ce n’est pas forcément avoir beaucoup de partenaires ni être indécis·e.

Combien d’orientations sexuelles existe-t-il ?

Difficile de répondre à cette question. Tu peux ne pas avoir envie de te mettre dans une case, ou au contraire vouloir te définir. Toute une palette de mots se crée pour désigner d’autres orientations :

  • La pansexualité pour les personnes qui peuvent être attirées par un individu sans tenir compte de leur sexe ou de leur genre
  • L’asexualité pour les personnes qui ne ressentent aucune attirance sexuelle pour quelqu’un.e d’autre ni parfois pour elles-mêmes ;
  • L’hétéroflexibilité pour les personnes qui entretiennent habituellement des relations sexuelles avec une personne du sexe opposé et qui s’autorise occasionnellement une relation homosexuelle ;
  • L’homoflexibilité pour les personnes qui entretiennent habituellement des relations sexuelles avec une personne du même sexe et qui s’autorise occasionnellement une relation hétérosexuelle ;
  • sapiosexualité, skoliosexualité, demisexualité, aromantisme, graysexualité, lithromantisme, polysexualité, queer platonisme, androsexualité, gynesexualité …  

Il ne s’agit pas de mettre des étiquettes mais d’ouvrir les possibilités de chacun·e pour se définir ou se retrouver.

Tes questions

Est-ce normal d’avoir peu, voire très peu de désir sexuel ?

Le fait de te demander si tu es normal·e ou pas montre que tu fais référence à une norme : celle d’avoir une vie sexuelle…

Le fait de te demander si tu es normal·e ou pas montre que tu fais référence à une norme : celle d’avoir une vie sexuelle et des désirs. Il est souvent valorisé d’avoir des expériences sexuelles et amoureuses. C’est aussi considéré comme quelque chose de « naturel ». Tu peux donc te sentir à côté de la plaque si ce n’est pas ton cas ou que ça ne t’intéresse pas. Pourtant ce n’est ni rare, ni honteux, ni une maladie.

Le fait de ne pas ou peu ressentir de désir pour d’autres personnes peut être d’occasionnel ou présent tout au long de la vie.

Dans le premier cas, ça peut être lié à des circonstances et facteurs particuliers par exemple :

  • être stressé·e ;
  • avoir des complexes ;
  • avoir un rapport distant avec son corps ;
  • la prise d’une contraception hormonale ;
  • pendant une grossesse ou après l’arrivée d’un enfant ;
  • après certains traumas.

C’est aussi possible qu’il n’y ait aucune raison spécifique et il n’y a pas besoin de se justifier.

Cela peut aussi être quelque chose de plus durable dans la vie. Certaines personnes considèrent cela comme une orientation sexuelle et l’appellent l’asexualité, parfois raccourcit en Ace. En règle générale, c’est le fait de ne pas ressentir d’attirance sexuelle. Cependant il existe plein de manières différentes de vivre son asexualité. On parle de spectre. Une personne asexuelle peut :

– être repoussée par l’idée d’avoir un rapport sexuel ;

– en avoir envie de temps en temps mais sans y donner énormément d’importance, par exemple certaines personnes gray-sexuelles ;

– ressentir du désir uniquement s’il y a un lien affectif fort avec l’autre personne, par exemple les personnes demi-sexuelles ;

– avoir du désir mais sans avoir envie de partager de sexe avec d’autres personnes et pratiquer uniquement la masturbation ;

– et encore beaucoup d’autres possibilités.

L’asexualité n’exclut pas forcément les sentiments amoureux et les attirances. Par exemple, tu peux être asexuel·le et lesbienne. Tu peux aussi n’avoir aucune attirance amoureuse, ça s’appelle l’aromantisme.

Si tu ressens le besoin d’échanger avec des personnes concernées par l’asexualité, tu peux contacter des associations comme l’Association pour la Visibilité Asexuelle (AVA) ou encore the Asexual Visibility and Education Network (AVEN) un réseau anglophone qui a aussi une page et un forum francophone.

Enfin, ça peut être difficile d’identifier et de comprendre tes propres désirs. Tu peux ne pas te reconnaitre dans l’hétérosexualité qui reste une norme. Si tu es dans le flou par rapport à ton orientation sexuelle, tu peux passer par une période sans attirance sexuelle claire. N’hésite pas à te tourner vers des associations et collectifs LGBTQIA+ pour en discuter.

Pourquoi ça peut être si difficile d’accepter mon orientation sexuelle, qu’est ce qui peut m’aider ?

Ça peut être difficile d’accepter ton orientation sexuelle si tu es gay, lesbienne ou bi·e, car tu peux te sentir hors de la norme, «…

Ça peut être difficile d’accepter ton orientation sexuelle si tu es gay, lesbienne ou bi·e, car tu peux te sentir hors de la norme, « hors du moule ». En effet, dans la société ce qui est valorisé ou montré comme modèle c’est l’hétérosexualité : des hommes attirés par des femmes et des femmes par des hommes.

Tu as sûrement pu observer ce modèle depuis que tu es petit·e. Par exemple : il arrive souvent qu’on interroge un petit garçon sur ses amoureuses à l’école – et pas sur ses amoureux ! Beaucoup de filles grandissent avec l’imaginaire de la princesse qui tombe amoureuse d’un prince ou d’un chevalier.

Ce modèle de l’hétérosexualité est tout autour de toi. A force de ne voir que cette possibilité, elle peut s’imposer à toi comme la « bonne » orientation sexuelle. A l’inverse, l’homosexualité ou la bisexualité ne sont pas présentées comme des modèles. Tu as peut-être déjà entendu des jugements sur les personnes homosexuelles ou bisexuelles. Même si tu n’en as pas été forcément la cible directe, les violences homophobes et biphobes (physiques, verbales, psychologiques, etc.) ont pu t’atteindre dans ton estime de toi. Ça peut être difficile de t’accepter entièrement quand les autres dévalorisent une partie de ton identité. Voici quelques pistes qui peuvent t’aider à accepter ton orientation sexuelle qui est tout aussi légitime que l’orientation hétérosexuelle :

– mettre des mots sur ton orientation sexuelle, en parler autour de toi peut t’aider à l’accepter. Si tu sens que c’est compliqué pour toi d’en parler à des proches peut-être que tu peux essayer d’en discuter avec des professionnel·le·s de l’écoute. Ielles pourront t’aider à identifier ce qui est difficile pour toi à accepter dans ton orientation sexuelle, ce qu’elle représente pour toi, les imaginaires qui y sont associés, etc.

– être en lien avec des personnes LGBT+ (Lesbiennes, Gay, Bi, Trans, Queer +) peut aussi t’aider à t’accepter. C’est pour se sentir fort·e dans son orientation sexuelle et dans son identité de genre que la marche des fiertés (gaypride) est organisée dans beaucoup de villes. Des associations communautaires proposent un accueil et des activités diverses. Tu peux consulter cet annuaire en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

– partir à la découverte de livres, de films, de podcast LGBT+ qui proposent d’autres représentations et imaginaires que ceux du modèle hétérosexuel dominant.

Je ressens quelque chose pour ma meilleure amie, je suis jalouse d’elle et parfois je frissonne quand elle me touche… Suis-je lesbienne ?

La frontière entre amitié et amour n’est pas toujours facile à définir et ça peut être compliqué d’identifier ses sentiments. On peut aimer ou désirer…

La frontière entre amitié et amour n’est pas toujours facile à définir et ça peut être compliqué d’identifier ses sentiments. On peut aimer ou désirer une personne du même sexe. Peut-être que tu ressens du désir pour elle sans en être amoureuse ? C’est peut être provisoire ou bien le signe d’une attirance durable pour les filles, ou pour les filles et les garçons ? Tu es la personne la mieux placée pour le savoir même si ça peut prendre un peu de temps. Si cela te pèse tu peux en parler à une personne de confiance.