Les méthodes contraceptives dites « naturelles » ne nécessitent ni hormones, ni produit d’aucune sorte. Certaines consistent à repérer le moment de l’ovulation et donc la période où le risque de grossesse est élevé.
Elles ne font pas partie des méthodes les plus efficaces. Même chez une femme au cycle régulier, une ovulation peut toujours arriver à n’importe quel moment du cycle et la durée de vie des spermatozoïdes dans le vagin et l’utérus peut atteindre 7 jours.
Comme toutes les autres méthodes de contraception, elles nécessitent une adhésion, une certaine rigueur et une bonne prise en main pour optimiser leur efficacité.
Parmi les avantages cités par les utilisatrices il y a la gratuité, la non dépendance aux professionnel·le·s de santé (pas de pose ni de prescription). Certaines les trouvent en accord avec leur valeurs écologiques et s’accommodent de son efficacité non optimale.
Toutes ces méthodes commencent d’abord par une formation à la méthode, et ensuite, une période d’observation et d’apprentissage.
Il est en général nécessaire d’attendre 5 à 6 mois pour qu’elle soit réellement fiable car chaque femme a ses propres températures, ses propres glaires, et que tant qu’elle ne connait pas son propre corps et son propre cycle elle ne pourra pas se fier à la méthode naturelle choisie. On conseille donc souvent de doubler d’une contraception mécanique, généralement préservatif, diaphragme ou préservatif féminin le temps de la formation.
L’abstinence périodique
La méthode d’abstinence périodique consiste à éviter les rapports sexuels non protégés pendant les jours fertiles, c’est à dire les 7 jours qui précèdent l’ovulation et les 2 jours qui la suivent.
Cela implique donc :
- d’avoir des cycles parfaitement réguliers ;
- de connaître exactement son jour d’ovulation.
Attention, l’ovulation reste imprévisible et peut se produire à n’importe quel moment, même chez les femmes dont le cycle est régulier. Elle peut varier en fonction d’un stress ou d’une maladie.
La méthode Billings
La méthode Billings consiste à observer la glaire cervicale qui évolue au fil du cycle.
En effet, à l’approche de l’ovulation, les sécrétions du col de l’utérus (ou glaire cervicale) se modifient : elles deviennent plus abondantes et plus fluides. On ressent au niveau de la vulve une sensation humide.
Lors de l’ovulation, la glaire devient filante et translucide comme du blanc d’œuf. On peut l’étirer entre le pouce et l’index. C’est le moment de fertilité maximale. Il faut donc s’abstenir d’avoir des rapports sexuels ou utiliser à ce moment là un autre moyen de contraception (préservatifs, diaphragme, spermicide, retrait).
La sensation de mouillé peut être masquée par le désir sexuel ou l’écoulement du sperme suivant le rapport.
La méthode des températures
La méthode des températures consiste à déterminer la période d’ovulation d’après la courbe de la température prise le matin au réveil.
L’ovulation s’accompagne en effet d’une hausse de la température du corps de 0,1 à 0,4 degré. La température reste ensuite constante jusqu’aux prochaines règles. L’ovulation survient en principe le jour précédant l’augmentation de la température. La durée de vie de l’ovule est d’environ 48 heures.
Cette méthode implique donc de prendre sa température tous les jours et d’attendre la fin de vie de l’ovule pour avoir des rapports sexuels sans contraception. Elle permet les rapports non protégés en fin de cycle.
Elle nécessite du temps, de connaître son corps et de la constance.
La symptothermie
La symptothermie compile différents critères d’observation qui permettent de déterminer les périodes d’ovulation. Elle prend en compte à la fois la température, et l’observation de la glaire cervicale.
En supplément, il est aussi possible d’auto-palper son col de l’utérus : le col est plus haut (plus au fond du vagin, moins atteignable avec le doigt) lors de l’ovulation.
La méthode MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée)
Pendant les 6 premiers mois d’allaitement maternel et jusqu’au retour des règles, une femme est beaucoup moins susceptible d’avoir une ovulation.
Toutefois, pour être sûre de ne pas tomber enceinte, quelques conditions doivent être réunies :
- le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein jusqu’à cinq ou six fois par jour. Si la fréquence de la succion diminue, une ovulation peut se produire ;
- le nourrisson doit avoir moins de six mois. Au-delà, allaitement ou pas, une nouvelle ovulation peut se produire ;
- la femme ne doit pas avoir eu de règles depuis l’accouchement. L’apparition de règles est le signe de la reprise des ovulations ;
- il est conseillé de ne pas tirer son lait.