Sexe, genre, orientation sexuelle, tu peux avoir des difficultés à différencier ces mots. Tu peux aussi te questionner et avoir des doutes sur ton appartenance à tel genre ou à telle orientation sexuelle. Voici quelques pistes de réflexion.

Tu vis ou tu souhaites vivre dans un genre différent de celui qu’on t’a assigné à la naissance. Tu ne te retrouves peut-être pas dans le système binaire de genre (féminin/masculin) en te considérant comme non binaire, ou de genre fluide. Il existe une multitude de façons de se vivre quand on est trans, d’où le “S” à transidentités

Pour vivre dans un genre différent de celui qu’on t’a assigné à la naissance, tu vas faire ou tu as fait une transition. 

Faire une transition

Une transition c’est un ensemble d’actions, de changements qu’on peut faire pour être reconnu·e dans le genre qu’on souhaite. Par exemple : 

  • tu peux vouloir changer d’état civil (de prénom et/ou de genre sur tes papiers d’identité) ;
  • tu peux décider qu’on arrête d’utiliser le pronom « il » pour parler de toi, mais qu’on utilise plutôt le pronom « elle » ou « ielle » (un mélange de “il” et de “elle”) ;
  • tu peux aussi avoir envie de changements corporels, par exemple que ta voix, ta poitrine, tes poils et/ou ton sexe changent. Prendre des hormones permet certains de ces changements ;
  • tu peux aussi souhaiter faire une ou plusieurs opérations chirurgicales.

Faire ces changements corporels demande à être suivi.e ou accompagné.e par un ou des médecin(s).

Tu entendras peut-être parler de passing, c’est le fait pour une personne d’être considérée en un seul coup d’œil comme une personne cisgenre. Pour les personnes trans cela veut dire être perçu dans l’identité de genre dans laquelle elles se vivent, et sans que la transidentité soit visible. 

Disposer librement de ton corps et de ton identité

C’est important que tu puisses disposer librement de ton corps et de ton identité et que tu puisses transitionner selon ton rythme, tes envies et tes besoins. Tu peux vouloir changer d’état civil ou non, modifier ton corps ou non, avec ou sans chirurgie, avec ou sans hormones… En terme de transition il ne devrait pas y avoir de normes, ni de parcours tout indiqué.

Violences

Malheureusement, pour être reconnu.e dans le genre que tu souhaites sur tes papiers, tu peux faire face à un parcours médical et légal très complexe selon les professionnel·le·s que tu rencontreras. Rendre le parcours de transition aussi complexe et pénible est un frein à l’accès au droit pour les personnes trans et donc une forme de violence.

Des personnes trans se réunissent et s’organisent pour se soutenir, faire valoir leurs droits et lutter contre les violences, comme par exemple Transat, T Time à Marseille ou ATCA à Nice. 

Si tu es confronté·e à des violences ou des discriminations, il est important que tu puisses parler à une personne qui saura t’écouter sans te juger.

Faire son coming out ou pas, en tant que trans

Ça peut être dur quand des personnes ne reconnaissent pas le genre dans lequel on se vit. Par exemple si on te perçoit fille alors que tu te vis garçon et qu’on parle de toi en disant « elle » alors que tu te sens « il ». Peut-être n’as-tu pas encore parlé de ton identité de genre avec tes proches, ou autour de toi. Peut-être ta famille ou tes ami.e.s s’adressent à toi comme ils ou elles l’ont toujours fait depuis ta naissance, avec un pronom et/ou un prénom qui ne te correspondent pas.

Quelque soit ton apparence (passing), tu peux vouloir que ton genre soit reconnu et respecté et tu en as le droit. Tu peux par exemple demander qu’on utilise le prénom que tu as choisi, ou qu’on change de pronom pour te parler.

A toi de choisir à qui, quand et comment tu veux parler de ton identité de genre.

Le coming out (dire qu’on est trans) est un moment qu’on peut redouter, désirer, décaler, refuser, préparer, improviser…  On peut souhaiter faire son coming out à ses ami.e.s mais pas à sa famille, ou inversement… On s’out souvent plusieurs fois dans sa vie, auprès de ses ami.e.s, de ses parents, de ses collègues, de ses cousin.e.s,…

On peut aussi décider de ne pas faire son coming out à certaines personnes et qu’elles ne connaissent donc jamais le genre dans lequel on se vit. C’est à toi de choisir à qui, quand et comment tu veux parler de ton identité de genre. Tu peux suivre ton intuition. 

Faire son coming out peut permettre que ton entourage reconnaisse ton genre, ce qui peut te soulager, te rendre plus serein.e, sûr.e de toi, te rendre visible, permettre des rencontres, clarifier des relations, éviter certaines discussions,… Ce moment peut te rapprocher ou au contraire t’éloigner de certaines personnes selon leurs réactions.

Tu t’en doutes, faire son coming out peut exposer à des violences (rejets, injures, agressions,…). Pour te protéger, ce peut être important d’évaluer ces risques et de préparer ton/tes coming out. Pourquoi pas, si c’est possible, être accompagné.e et soutenu.e par des personnes qui seraient là pendant, avant, après ton ou tes coming out ?

Tes questions

Où ou avec qui peut-on faire sa transition médicale de genre ?

La première option consiste à intégrer un parcours hospitalier qui a pour avantage d’être coordonné et gratuit dans sa totalité. En revanche, de nombreuses personnes…

La première option consiste à intégrer un parcours hospitalier qui a pour avantage d’être coordonné et gratuit dans sa totalité. En revanche, de nombreuses personnes et associations de personnes trans dénoncent depuis des années des pratiques discriminatoires transphobes :

– des pratiques arbitraires ; rigidité des protocoles qui ne collent pas forcément à tes besoins, suivi obligatoire par un psychiatre, etc.) ;
– des pratiques hétéronormatives ; sentiment de devoir rentrer dans des cases et correspondre à des stéréotypes de genre pour avoir droit à tel traitement.

La seconde option garantit le choix des praticien·nes et permet la mise en place d’un parcours qui pourra être adapté à tes désirs et ta situation. Malgré une prise en charge à 100 % de la plupart des actes, il se peut néanmoins que tu aies à payer des dépassements d’honoraires (notamment pour la chirurgie). Tu peux également rencontrer des difficultés à trouver des professionnel·le·s compétent·e·s et bienveillant·e·s dans ce domaine.

Si tu es mineur.e, c’est aussi possible de transitionner médicalement mais tu auras besoin d’un accord parental. Il existe par ailleurs des bloqueurs de puberté pour empêcher la production d’hormones entraînant des changements non souhaités (croissance des seins, mue, etc.).

Tu peux contacter les associations d’auto support comme T-Time ou le centre LGBT Côte d’Azur à Nice où des personnes concernées pourront te renseigner sur les pratiques dans ta ville, te conseiller des médecins, t’aider à faire tes choix. C’est important de savoir que tu n’es ni seul·e ni anormal·e, que d’autres ont traversé ces questionnements et peuvent être des ressources précieuses.

Par où commencer sa transition de genre ?

Il existe plusieurs façons de « transitionner » pour vivre dans le genre auquel tu t’identifies : avec ou sans modifications corporelles, hormonales, chirurgicales, avec…

Il existe plusieurs façons de « transitionner » pour vivre dans le genre auquel tu t’identifies : avec ou sans modifications corporelles, hormonales, chirurgicales, avec ou sans changements administratifs.

Il n’y a pas de parcours tout indiqué. Tu peux avoir envie d’exprimer et d’explorer tranquillement ton genre :
– te faisant appeler par un autre prénom et désigner par un autre pronom de temps à autre ;
– en changeant progressivement ta garde robe ;
– en testant quelques modifications sur ton corps (épilation, maquillage, port de vêtements spéciaux pour aplatir ou au contraire grossir certaines parties de ton corps et dessiner une silhouette qui te correspond davantage, etc.).

Cela peut permettre de mieux connaître qui tu es, tes besoins, et de t’orienter vers d’autres modifications par la suite si tu le souhaites.

Tu peux préférer faire un changement durable ou plus net et avoir une idée très claire de son aboutissement. Tu peux alors faire reconnaître légalement ta transition en accomplissant certaines démarches pour que ton genre et ton éventuel changement de prénom soient reconnus sur tes papiers d’identité. Et avec un coup de pouce de la médecine (hormonothérapie et/ou opérations) tu peux transformer ton corps (pilosité, voix, organes génitaux, carrure, etc.).

Tu te poses peut-être la question de où et avec qui faire une transition médicale de genre, plus de réponse par ici.
Tu peux aussi contacter les associations d’auto support comme T-Time à Marseille où des personnes concernées pourront te renseigner sur les pratiques dans ta ville, te conseiller des médecins, t’aider à faire tes choix. C’est important de savoir que tu n’es ni seul·e, ni anormal·e, que d’autres ont traversé ces questionnements et peuvent être des ressources précieuses.