Le sexisme concerne les préjugés, les contraintes, les injustices, les discriminations et les violences que subissent les personnes en fonction de leur sexe et/ou de leur genre. C’est une oppression systémique dont les conséquences pèsent sur les femmes, les personnes perçues comme des femmes et les hommes qui ne correspondent pas aux normes des masculinités valorisées.

Mais en fait, le sexisme, c’est quoi ?

  • tu es un garçon et on s’est moqué de toi quand tu as pleuré ;
  • tu es une fille et on t’empêche de faire du rugby / tu es un  garçon et on t’empêche de faire de la danse ;
  • dans ta famille, ce sont les filles qui font le ménage ;
  • tu es une fille, on ne t’encourage pas à t’orienter dans la filière scientifique / tu es un garçon, on ne t’encourage pas dans la filière de la petite enfance ;
  • tu es un garçon donc c’est à toi de payer ;
  • tu subis des remarques sexuelles ou des insultes dans la rue parce que tu es une fille, que tu es perçu comme un garçon « efféminé » ou un « garçon manqué » ;
  • on t’empêche d’affirmer ton identité de genre en t’obligeant à te conformer à ton sexe de naissance ou à choisir d’être soit une fille soit un garçon.

Voilà des exemples de préjugés et comportements sexistes qui enferment les personnes dans des rôles qui leur sont imposés et les empêchent de s’épanouir librement.

Comme tu le vois, le sexisme peut aller des « blagues » qui dénigrent les femmes, les homosexuel·les, les personnes trans, jusqu’aux violences physiques et sexuelles. C’est un tout, un système qui est entretenu par tous ces comportements et préjugés. Comme on grandit tous et toutes dans ce système, on risque aussi de l’entretenir parfois malgré nous, mais on peut en prendre conscience et lutter contre.

Le sexisme se croise et se renforce avec d’autres discriminations : le racisme, les discriminations liées au handicap ou à l’origine sociale… On peut subir ces différentes discriminations qui se cumulent et prennent des formes spécifiques selon notre position dans la société.

Des comportements punis par la loi

De nombreux comportements sexistes, discriminants ou violents sont punis par la loi :

  • l’outrage sexiste ou sexuel (harcèlement de rue) ;
  • le harcèlement sexuel et le cyber-harcèlement ;
  • les discriminations salariales ;
  • les violences sexuelles et le viol ;
  • les mariages forcés ;
  • l’homophobie et la transphobie ;
  • agissements sexistes au travail

En France, toutes les personnes sont égales en droit. Nous pouvons tout·e·s agir pour que les préjugés et les comportements changent, par exemple :

  • Montrer son désaccord quand ses ami·es tiennent des propos sexistes ou homophobes ;
  • Etre solidaire avec les personnes qui subissent du sexisme ou des violences ;
  • S’informer, s’organiser avec d’autres pour proposer des débats, des actions… dans son établissement scolaire ou ailleurs ;
  • Sensibiliser son entourage, contribuer à éduquer les enfants de manière plus égalitaire, montrer l’exemple par notre comportement ;
  • Et plein d’autres idées que tu peux inventer !

Tes questions

Pourquoi j’entends dire que si une fille met une mini-jupe, ce serait sa faute si elle se fait agresser ?

Cette pensée est très répandue, c’est pourquoi tu as pu l’entendre. Pourtant, cette phrase pose problème et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle donne…

Cette pensée est très répandue, c’est pourquoi tu as pu l’entendre. Pourtant, cette phrase pose problème et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord parce qu’elle donne à croire que c’est la faute de la personne si elle a été agressée, « qu’elle l’a bien cherché », puisqu’elle avait mis une mini-jupe. Mais quel que soit ta tenue, ton comportement, tu n’es PAS responsable de l’agression que tu subis. Que ce soit une agression verbale, physique ou sexuelle, la personne responsable c’est celle qui agresse, c’est celle qui franchit les limites et qui a un comportement violent. NON, ce n’est pas la faute de la fille en mini-jupe si elle est agressée.

Ce genre de phrase est aussi problématique parce qu’il véhicule des stéréotypes sexistes sur les hommes et les femmes. Par exemple, le stéréotype selon lequel les hommes auraient plus de besoins sexuels que les femmes et ne sauraient pas les contrôler. Ce serait donc aux femmes d’être moins « attirantes » pour éviter d’être agressées ; par exemple ne pas porter de mini-jupe. Les hommes n’ont pas plus de besoins sexuels que les femmes, d’ailleurs on parle de désir sexuel et pas de besoin. On peut vivre sans sexualité alors qu’on ne peut pas vivre sans nourriture, par exemple. Les hommes, comme les femmes, peuvent contrôler leur désir sexuel et respecter le consentement de l’autre. Sinon, il ne s’agit plus de sexualité mais de violences sexuelles.

Rendre coupable la personne en mini-jupe alors qu’elle est en fait la victime d’une agression, c’est un processus courant qui est lié à ce qu’on appelle la culture du viol. La culture du viol, ce sont tous les discours, comportements et attitudes partagés par un grand nombre de personnes, qui tendent à excuser, banaliser, approuver voire encourager le viol et les violences sexuelles.

Cette culture du viol est partout, dans ce type de phrase mais aussi dans les chansons, les films, etc. Elle façonne l’imaginaire collectif, l’éducation. Difficile d’y échapper !

Pourtant les conséquences de la culture du viol sont nombreuses et néfastes :

– les viols et les violences sexuelles sont fréquents ;

– les agresseurs sont peu dénoncés et très peu condamnés ;

– les personnes agressées sont mises en cause et culpabilisées.

Maintenant que tu sais pourquoi ce genre de phrase existe et quelles en sont les conséquences, tu peux faire le choix de ne pas véhiculer ces idées à ton tour. Si tu en as envie, tu peux discuter avec les personnes que tu entends dire ça et les inviter à réfléchir à ce sujet.

Si tu es scolarisé·e, tu peux aussi demander à tes enseignant·es, à ton infirmièr·e scolaire d’organiser un débat sur ces sujets ou bien demander à avoir des interventions d’éducation à la vie affective et sexuelle si tu n’y as pas eu accès. Des professionnel·les peuvent intervenir dans ta classe pour ouvrir des espaces de discussions sur ces thématiques. Tu peux aussi continuer à t’informer via internet, des livres, les réseaux sociaux ou en venant dans un centre de planning familial pour échanger avec un·e conseiller·e.

Stop à la culture du viol ! Place à une culture du consentement, respectueuse des limites de chacun·e, de son corps, de ses besoins et de ses désirs !

Au lycée alors que je portais une jupe un peu courte, une pionne m’a dit que je n’avais pas une tenue correcte pour une élève. Qu’est-ce que je peux faire ?

Ta question est difficile car le règlement intérieur de ton lycée peut être contre ta liberté de t’habiller comme tu le souhaites. Ça peut alors…

Ta question est difficile car le règlement intérieur de ton lycée peut être contre ta liberté de t’habiller comme tu le souhaites. Ça peut alors être compliqué pour toi de te défendre de ce jugement.

Dans un premier temps, tu peux déjà lire le règlement intérieur de ton établissement et voir ce qui est dit de la tenue vestimentaire. Souvent il est mentionné l’obligation d’avoir une « tenue vestimentaire convenable ». Il y a un flou juridique autour de ce que serait une tenue « convenable » ou « décente ». C’est au personnel de l’établissement, voire à la direction, d’apprécier si la tenue des élèves entre dans la norme du convenable ou pas. Mais quelle est cette norme ? Difficile à dire… !

Ce sont souvent les mêmes types de vêtements qui sont interdits : jupe (trop) longue, jupe (trop) courte, crop top, jogging-casquette-capuche, etc. Les vêtements permettent de se vêtir bien sûr, mais aussi de se différencier et de se faire sentir appartenir à un groupe. Or, un des problèmes, c’est que ce sont souvent les mêmes « groupes » qui subissent ces interdits vestimentaires : les filles, dont les filles musulmanes et les élèves qui portent ce qui est supposé être la tenue des quartiers populaires (jogging, casquette, capuche). Ces interdits peuvent participer à renforcer des stéréotypes et stigmatisations sexistes, racistes, ou en lien avec le milieu social.

Ta jupe a été considérée trop courte. C’est donc un jugement qui peut sous-entendre (car il n’est pas souvent dit explicitement) qu’en portant une jupe tu deviens objet d’attirance sexuelle, ce qui n’est pas convenable. Cette interdiction existe dans le but de te protéger des désirs sexuels et des comportements d’autres personnes, ou bien de les protéger elles-mêmes de leurs propres désirs. Mais tu n’es pas un objet ! C’est elles qui sont responsable de leur comportement, pas toi.

C’est pourquoi des lycéen·ne·s se sont mobilisé.es autour du #14septembre, pour lutter contre le contrôle sur le corps des filles. Ce jour-là, il était proposé de venir au lycée avec des vêtements jugés « provocants » ou « indécents » pour lutter contre les discriminations sexistes.

Pour te sentir plus forte dans cette situation, tu peux chercher des allié·e·s autour de toi, en retransmettant ce Hashtag ou en proposant d’en discuter à plusieurs, par exemple. Si tu as envie de faire changer les pratiques du personnel de ton établissement ou le règlement intérieur, tu peux interpeler les délégué·e·s des élèves. Si tu considères que tu es victime de discriminations sexistes, tu peux également saisir le Défenseur des droits. C’est une autorité indépendante qui veille au respect des droits et des libertés.

Pourquoi les garçons sont-ils plus forts que les filles ?

En matière de force physique, tu remarqueras peut-être que la masse musculaire est généralement plus développée chez les garçons, bien qu’il est important de noter…

En matière de force physique, tu remarqueras peut-être que la masse musculaire est généralement plus développée chez les garçons, bien qu’il est important de noter que ce n’est pas si systématique : certaines filles sont bien plus musclées que certains garçons.

Des raisons physiologiques peuvent expliquer en partie ces différences : la testostérone (hormone présente chez tout le monde, mais produite davantage chez les garçons) favorise le développement des muscles. Tes gènes, ton métabolisme propre, des maladies, la puberté ou la ménopause, etc, peuvent aussi agir.
Mais c’est surtout ton environnement qui a des conséquences sur ta masse musculaire : tes conditions de vie, ton alimentation et bien sûr : l’exercice du physique. Aucun doute que si tu pratiques du sport régulièrement, tu vas devenir plus fort·e. Et c’est là qu’on remarque des différences…

On sait que les filles et les garçons n’ont pas le même accès au sport : on encourage davantage les garçons à courir, se battre et s’inscrire à un club, alors qu’on invite les filles à des activités calmes d’intérieur (loisirs créatifs, poupée, cuisine, etc). Dans l’alimentation, les chercheur·se·s notent que les garçons ont accès à une nourriture plus protéinée que les filles : on les sert parfois plus en viande, sans s’en rendre compte ou sous prétexte qu’ils pratiquent plus de …. Sport. C’est le serpent qui se mord la queue !

Les filles peuvent être très fortes mais cela est moins mis en avant. On te parlera sans doute plus de la force physique qu’il faudrait pour devenir maçon (métier dit « masculin ») que celle nécessaire à une aide-soignante (métier dit « féminin») pour faire son travail et soulever des personnes malades.
Tu peux te demander quelles sont les conséquences de ces différences et en quoi la force physique est un avantage ? Voici des idées :
– Se défendre d’une agression, courir et échapper à quelque chose ;
– Être autonome chez soi : dévisser des choses coincées, déménager, faire certains travaux de réparation ; …
– Accéder à certains emplois (ex : métiers du bâtiment, technicien.ne du spectacle, livreur.se) ;
– Atteindre des endroits magnifiques en montagne qui demandent une bonne condition physique, et en retirer bien-être et plaisir etc.

Tout cela fait que l’univers des filles peut être plus restreint, plus dangereux et moins agréable ! Quel dommage… alors les filles, soyons fortes !!!