Un dead-name (ou morinom) c’est le prénom que tu as reçu à ta naissance, qui est marqué sur tes papiers d’état civil, si aucune démarche administrative n’a été entamée pour en changer, mais par lequel tu ne souhaites plus que les gens te nomment.
Tu en as choisi un nouveau, qui te correspond et qui devient ton nom d’usage. Il est parfois compliqué de le faire comprendre à ton entourage et cela peut être violent si cette demande n’est pas respectée. Certaines personnes peuvent avoir du mal à perdre le réflexe d’utiliser ton ancien prénom, alors que d’autres peuvent continuer à utiliser ton dead-name en faisant exprès. C’est une réaction transphobe, comme le mégenrage qui consiste à utiliser délibérément le mauvais pronom pour une personne qui ne se définit pas dans le genre qu’on lui a attribué à la naissance. Par exemple, choisir de continuer de dire « elle » à la place de « il ».
Le ministère de l’Éducation Nationale, qui s’occupe de donner des orientations aux personnels des écoles, a récemment publié un texte pour une meilleure prise en compte des élèves transgenres. Voir la circulaire du 29-9-2021 :
« Les enseignants ont le devoir d’accompagner les jeunes et de faire preuve à leur endroit de la plus grande bienveillance, de leur laisser la possibilité d’explorer une variété de cheminements sans les stigmatiser ou les enfermer dans l’une ou l’autre voie. »
 
Le fait d’utiliser ton prénom d’usage à ta demande fait partie de ce devoir de respect. Avec l’accord de tes deux parents, ton prénom d’usage peut même apparaitre sur tous les documents qui relèvent de l’organisation interne de ton établissement scolaire (liste d’appel, carte de cantine par exemple). En revanche, cela est impossible sur les documents administratifs pris en compte pour le diplôme, par exemple les bulletins scolaires ou sur Parcoursup.
Si tu ne peux pas obtenir leur accord, tu peux te rapprocher d’associations pour en parler et faire valoir ta demande (par exemple Transat à Marseille). Pour information, si le changement ne concerne pas la modification de documents écrits dans ta vie quotidienne d’élève, tu peux tout à fait demander à tes professeur·es ou à tes camarades de t’appeler par ton prénom d’usage sans l’accord de tes parents.
Il existe des dispositifs visant à protéger les droits des personnes transgenres et à lutter contre les préjugés liés aux transidentités, comme la Cour européenne des Droits de l’Homme ou le défenseur des droits en France. Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé vont dans le même sens.
N’hésite pas à venir en discuter dans un centre de planning familial et dans les associations dédiées !