Tu es enceinte et tu as moins de 18 ans, tu souhaites poursuivre cette grossesse. Tu as des droits. Cet article te les présente.

Même si tu es mineur·e, la loi est à tes côtés. C’est-à-dire que le choix de garder ta grossesse (tout comme le choix de l’arrêter, IVG) te revient car il s’agit de ton corps et de ta vie. Et ce, même si tes parents s’y opposent. Légalement, on ne peut pas te forcer à avorter ni à garder une grossesse contre ta volonté.

Néanmoins, le fait que tu souhaites poursuivre ta grossesse en étant mineure entraînera des prises en charge et des réalités différentes par rapport à une personne majeure.

Soutien social et psychologique

Parce que tu es mineure, tu seras forcément mis·e en contact avec des professionnel·le·s de l’accompagnement social. Il peut s’agir de l’assistant·e social·e de ton établissement scolaire si tu es scolarisé·e ou des services sociaux les plus proches de ton domicile ou de la maternité qui suit ou suivra ta grossesse. Le rôle de ces personnes est de te soutenir dans ce moment particulier de la grossesse et de t’accompagner vers l’autonomie et le statut de mère.

Ils/elles évalueront avec toi différents points :

  • ton environnement familial (parents)
  • la question du géniteur (père?) de l’enfant à naître
  • la question de ton hébergement
  • tes ressources (financières, humaines, etc.)
  • ta scolarité
  • tes droits sociaux (sécurité sociale, déclaration et suivi de grossesse, les aides possibles)

Aussi, il te sera proposer un appui psychologique si tu le souhaites.

Ces différents soutiens ont pour but de t’aider à te projeter dans ta vie future avec un·e enfant et te soutenir dans les démarches administratives, médicales et ton futur rôle de parent.

Suivi médical

Les frais médicaux de la grossesse et de l’accouchement seront pris en charge à 100 % par la sécurité sociale. Ils peuvent être anonymes si tu le souhaites c’est-à-dire que tes parents ou responsables légaux n’en seront pas informés.

Les PMI (Protections Maternelles et Infantiles) sont des centres de soin où tu pourras faire cela anonymement et gratuitement. Il en existe dans chaque ville.

Si tes parents sont en incapacité morale (s’opposent à ton choix) ou n’ont pas les moyens financiers de prendre en charge ta grossesse et d’accueillir ton enfant, c’est l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) qui prendra cela en charge.

Autorité parentale et émancipation

La grossesse ou le fait que tu aies un enfant ne t’émancipe pas. Tu dépendras jusqu’à tes 18 ans de tes parents ou responsables légaux. Ils, elles continuent à exercer sur toi leur autorité parentale.

Mais tu seras le/la responsable légale de ton enfant et aura l’autorité parentale sur lui/elle. Tu pourras prendre toutes les décisions concernant ton enfant pour assurer son éducation et permettre son développement. Avec le géniteur/père s’il a reconnu l’enfant.

Hébergement et scolarité

Une question importante est de savoir où tu vivras avec ton enfant. Si tu ne peux pas vivre chez tes parents, il existe d’autres solutions :

  • déménager et vivre seul·e ou avec ton/ta partenaire mais pour cela il faut l’autorisation de tes parents ;
  • être hébergé·e dans un centres maternel jusqu’aux 3 ans maximum de ton enfant. Il en existe dans tous les départements. Là aussi il faut l’accord de tes parents ou représentants légaux.

Si tu es scolarisé·e, sache que tu ne peux pas être exclue de ton établissement scolaire parce que tu es enceinte. Il est possible que l’on t’aménage sur mesure ta scolarité. Il est aussi possible de suivre des cours par correspondance (CNED).

Les aides financières

Tu peux bénéficier du RSA (Revenu de Solidarité Active) si tu es enceinte, quelque soit ton âge et ta situation : étudiant·e, élève, apprenti·e, stagiaire, inscrit·e ou non à pole emploi, hébergé·e ou non chez tes parents.

La CAF (Caisse d’Allocation Familiale) pourra aussi te verser d’autres aides notamment si tu es seul·e à élever ton enfant.

Décider de devenir mère est une grande étape et responsabilité quelque soit notre âge mais d’autant plus si l’on est mineur·e. C’est une décision importante qui t’engage personnellement. Parce que ce choix peut être difficile, tu peux te faire accompagner avant de prendre ta décision et après.

L’adolescence est une période de transformations et de changements, qui peux te bouleverser et parfois t’amener à désirer différentes choses. Pour t’aider dans tes questions, tu peux en parler à des professionnel·le·s autour de toi : conseillèr·e conjugal·e et familial·e des centres de planning familial, infirmier·e scolaire, assistant·e social·e, etc. Il existe aussi un numéro vert anonyme et gratuit (0800 08 11 11).

En France, tu as jusqu’à 3,5 mois (14 semaines) de grossesse pour faire le choix d’avorter. Au-delà de ce délai, tu peux te rendre à l’étranger pour interrompre ta grossesse. Il est aussi possible de poursuivre ta grossesse et d’accoucher sous secret. Et bien sûr, comme tu as pu le lire ci-dessus, tu peux choisir de poursuivre ta grossesse et devenir mère.

En tous les cas, ne reste pas seul·e avec tes questions, viens en parler !