Faire une Interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est ni traumatisant ni banal : c’est une décision que chacune ressentira différemment en fonction du contexte et de son propre parcours.
C’est quoi une IVG ?
L’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou avortement, est légale en France depuis 1975. Elle est pratiquée par des médecins ou des sages-femmes dans des conditions qui ne mettent pas en danger la santé. Pratiquer une IVG ne t’empêchera pas de vivre une autre grossesse plus tard, quand tu te sentiras prête et si tu le souhaites.
Deux méthodes d’IVG
Il existe deux méthodes pour pratiquer une IVG. Elles dépendent de la date de début de grossesse. Cette date se calcule en semaines d’aménorrhée (SA), c’est-à-dire d’absence de règles, et se calcule à partir du premier jour des dernières règles :
- la méthode médicamenteuse (comprimé ou RU) est possible jusqu’à la 9ème semaine d’aménorrhée (SA) ;
- la méthode par aspiration (on parle aussi d’intervention instrumentale, chirurgicale ou mécanique) est possible jusqu’à la 16ème semaine d’aménorrhée (SA).
Chaque méthode présente des avantages et des inconvénients
Mais toutes les deux sont sans danger pour la santé et la fertilité future de la femme. En début de grossesse, tu peux choisir l’une ou l’autre. Mais il est parfois difficile d’obtenir un rendez-vous à cause des calendriers chargés des établissements. Certains hôpitaux n’appliquent pas les délais légaux et ne pratiquent pas les IVG jusqu’à la 16ème semaine d’aménorrhée.
C’est pourquoi, il est important de s’informer le plus tôt possible. D’autre part, la tendance actuelle des établissements est d’inciter à la méthode médicamenteuse pour des raisons de budget et de place.
Comment ça se passe ? Combien ça coûte ? Et où réaliser une IVG ?
Des conseillères peuvent t’aider à calculer les délais, te donner des adresses pour faire une IVG et t’accompagner dans ta réflexion et ta démarche au Numéro vert IVG-Contraception-Sexualités 0 800 08 11 11.
La méthode médicamenteuse
Comment ça se passe une IVG médicamenteuse ?
1. Le premier rendez-vous consiste en une demande d’IVG avec un ou une médecin ou sage-femme. Ce professionnel soignant t’informera sur les deux méthodes d’IVG et pourra également procéder à un examen clinique. Il ou elle pourra également proposer d’effectuer un dépistage des IST.
2. Lors du second rendez-vous, tu seras amenée à prendre des comprimés (de mifépristone) en présence d’un ou une médecin ou sage-femme pour arrêter la grossesse.
3. 2 jours plus tard, prise d’un comprimé de misoprostol, pour stimuler la contraction de l’utérus et provoquer l’expulsion de son contenu sous forme de saignements plus ou moins douloureux et importants selon les personnes. Cette prise peut se faire aussi bien chez soi qu’à l’hôpital.
4. 2 à 3 semaines après : une consultation de contrôle est indispensable pour vérifier l’efficacité de l’IVG et proposer une contraception adaptée. C’est un examen médical accompagné d’une prise de sang ou d’une échographie.
Où aller pour une IVG médicamenteuse ?
- en centre de planification ;
- chez certains médecins ou sages-femmes de ville ;
- à l’hôpital.
Jusqu’à quand l’IVG médicamenteuse peut-elle se faire ?
L’IVG médicamenteuse peut se pratiquer dès les premiers jours de retard des règles et jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée chez certains médecins et centres de planification et à l’hôpital.
Éventuels effets secondaires ?
- saignements possibles pendant 10 à 20 jours après l’expulsion du sac utérin. Ils peuvent parfois être prolongés (jusqu’à 60 jours) ;
- nausées ;
- vertiges ;
- fatigue.
Combien coûte une IVG médicamenteuse ?
- pour une personne mineure : le rendez-vous chez le ou la médecin ou sage-femme et l’intervention sont intégralement pris en charge.
- pour une personne majeure : le 1er rendez-vous est à avancer puis est remboursé par la suite. L’intervention reste intégralement prise en charge par l’Assurance Maladie, sans avance nécessaire.
Il peut encore arriver que des médecins n’arrivent pas à codifier tous les actes pour un remboursement à 100%. Ils ou elles peuvent appeler le 0800 08 11 11 pour se renseigner.
2. La méthode par aspiration ou instrumentale
Comment ça se passe l’IVG par aspiration ?
1. Le premier rendez-vous consiste en une demande d’IVG avec un ou une médecin ou sage-femme. Ce professionnel soignant t’informera sur les deux méthodes d’IVG et pourra procéder à un examen clinique. Il ou elle pourra également proposer d’effectuer un dépistage des IST.
2. Lors du second rendez-vous, on réalise des examens (prise de sang, consultation anesthésie) avec des professionnels de santé.
3. Le troisième rendez-vous consiste en une intervention instrumentale : on aspire le contenu de l’utérus à l’aide d’une canule. L’intervention dure une dizaine de minutes sous anesthésie générale ou locale, une hospitalisation de quelques heures est suffisante.
4. Deux semaines après : une consultation de contrôle est indispensable pour vérifier l’efficacité de l’IVG, ton état physique (pas de fièvre, pas de forts saignements) et te proposer une contraception adaptée.
Où se fait l’IVG par aspiration ?
L’IVG par aspiration se pratique en hôpital ou en clinique et dans certains centres de santé agréés.
Jusqu’à quand l’IVG par aspiration peut-elle se faire ?
L’IVG par aspiration se pratique jusqu’à la 16ème semaine d’aménorrhée (sans règles). L’avortement est légal en France jusqu’à 14 semaines de grossesse.
Quels sont les effets secondaires possibles ?
- saignements possibles, mais moins que par l’IVG médicamenteuse ;
- fatigue.
Combien coûte une IVG par aspiration ?
- pour une personne mineure : le rendez-vous chez le ou la médecin ou sage-femme et l’intervention sont intégralement pris en charge.
- pour une personne majeure : le 1er rendez-vous est à avancer puis est remboursé par la suite. L’intervention reste intégralement prise en charge par l’Assurance Maladie, sans avance nécessaire.
Il peut encore arriver que des médecins n’arrivent pas à codifier tous les actes pour un remboursement à 100%. Ils ou elles peuvent appeler le 0800 08 11 11 pour se renseigner.
Peut-on avorter sans le dire à ses parents si l’on est mineure ?
Si une personne mineure veut garder le secret de son IVG vis-à-vis de ses parents ou si elle n’obtient pas leur consentement, c’est possible. Elle devra être accompagnée par une personne majeure de son choix, en qui elle a confiance, appelée « personne référente ». Cette personne peut être :
- partenaire majeur ;
- un ou une amie ;
- un membre de sa famille ;
- un professionnel socio-éducatif ou professionnel de santé
L’identité de cette personne majeure est aussi couverte par le secret. Elle n’est pas responsable mais est là pour soutenir la personne mineure si besoin.