En moyenne, une personne a ses règles pendant 40 ans, tous les mois, soit plus de 500 fois dans sa vie. C’est un phénomène naturel, qui fait partie intégrante de la vie de la moitié de l’humanité, cependant le sujet reste encore très difficile à aborder.

Si tu as tes règles, tu as peut-être déjà eu honte d’en parler, essayé de cacher tes protections menstruelles ou peur qu’une tâche de sang apparaisse sur tes vêtements. Tu as peut-être aussi entendu que « les règles, c’est dégoûtant ». D’où ça vient et comment est-ce possible que les règles soient encore taboues aujourd’hui ?

Le manque d’informations, de moyens, de conditions d’hygiène ou les croyances sur les règles peuvent entrainer des inégalités très fortes voire des discriminations à l’encontre des personnes ayant leurs règles. Cela est l’un des aspects du patriarcat. Les règles sont présentées comme un signe de faiblesse et d’impureté pour justifier la domination des hommes sur les femmes. Un grand nombre de religions recommandent aux femmes de s’isoler au moment de leur règles, elles sont également écartées de certaines tâches, car tout ce qu’elles toucheraient serait sali.

La science, et la médecine occidentale notamment, ont aussi relayé ces représentations. Jusque dans les années 1940, elles considéraient le sang des règles comme toxique. Ce n’est que récemment que dans les pubs pour les serviettes ou les tampons le sang n’est plus bleu mais rouge.

Jusqu’à aujourd’hui ce tabou sert un objectif : exercer, faire perdurer un contrôle sur le corps des femmes et justifier leur exclusion de certaines activités. Ces conséquences concernent également toutes les personnes qui ont des règles qu’elles s’identifient comme femme ou pas.

Des militantes dans le monde entier se battent contre ce tabou et pour faire changer les représentations. En France, depuis quelques années, des mesures existent pour lutter contre la précarité menstruelle, avec l’installation de distributeurs dans des lycées, universités ou associations. Certaines entreprises ont désormais un congé menstruel pour les personnes salariées qui ont des règles douloureuses.

C’est en continuant d’en parler qu’on brise les tabous et qu’on fait bouger les choses !