Le fait de te demander si tu es normal·e ou pas montre que tu fais référence à une norme : celle d’avoir une vie sexuelle et des désirs. Il est souvent valorisé d’avoir des expériences sexuelles et amoureuses. C’est aussi considéré comme quelque chose de « naturel ». Tu peux donc te sentir à côté de la plaque si ce n’est pas ton cas ou que ça ne t’intéresse pas. Pourtant ce n’est ni rare, ni honteux, ni une maladie.

Le fait de ne pas ou peu ressentir de désir pour d’autres personnes peut être d’occasionnel ou présent tout au long de la vie.

Dans le premier cas, ça peut être lié à des circonstances et facteurs particuliers par exemple :

  • être stressé·e ;
  • avoir des complexes ;
  • avoir un rapport distant avec son corps ;
  • la prise d’une contraception hormonale ;
  • pendant une grossesse ou après l’arrivée d’un enfant ;
  • après certains traumas.

C’est aussi possible qu’il n’y ait aucune raison spécifique et il n’y a pas besoin de se justifier.

Cela peut aussi être quelque chose de plus durable dans la vie. Certaines personnes considèrent cela comme une orientation sexuelle et l’appellent l’asexualité, parfois raccourcit en Ace. En règle générale, c’est le fait de ne pas ressentir d’attirance sexuelle. Cependant il existe plein de manières différentes de vivre son asexualité. On parle de spectre. Une personne asexuelle peut :

– être repoussée par l’idée d’avoir un rapport sexuel ;

– en avoir envie de temps en temps mais sans y donner énormément d’importance, par exemple certaines personnes gray-sexuelles ;

– ressentir du désir uniquement s’il y a un lien affectif fort avec l’autre personne, par exemple les personnes demi-sexuelles ;

– avoir du désir mais sans avoir envie de partager de sexe avec d’autres personnes et pratiquer uniquement la masturbation ;

– et encore beaucoup d’autres possibilités.

L’asexualité n’exclut pas forcément les sentiments amoureux et les attirances. Par exemple, tu peux être asexuel·le et lesbienne. Tu peux aussi n’avoir aucune attirance amoureuse, ça s’appelle l’aromantisme.

Si tu ressens le besoin d’échanger avec des personnes concernées par l’asexualité, tu peux contacter des associations comme l’Association pour la Visibilité Asexuelle (AVA) ou encore the Asexual Visibility and Education Network (AVEN) un réseau anglophone qui a aussi une page et un forum francophone.

Enfin, ça peut être difficile d’identifier et de comprendre tes propres désirs. Tu peux ne pas te reconnaitre dans l’hétérosexualité qui reste une norme. Si tu es dans le flou par rapport à ton orientation sexuelle, tu peux passer par une période sans attirance sexuelle claire. N’hésite pas à te tourner vers des associations et collectifs LGBTQIA+ pour en discuter.