La pornographie désigne les représentations de scènes à caractère sexuel (sous forme de dessins, de films, de littérature, de photos, de podcasts etc.) afin de divertir et/ou exciter sexuellement le public auquel elles sont destinées.

La sexualité peut être vécue de plusieurs manières, en solitaire ou partagée, de même le porno peut être visionné seul·e ou à plusieurs, même s’il est souvent associé à une pratique de masturbation solitaire.

Qui s’intéresse au porno ?

Selon les stéréotypes de genre (masculin, féminin), les filles seraient « par nature » moins portées sur le plaisir sexuel et encore moins sur la masturbation. Se masturber et regarder du porno est souvent considéré comme normal chez les garçons. Alors que du côté des filles, cela peut être jugé, voire condamné ou impossible à imaginer.

Pourtant chacun·e a le droit à avoir des pratiques sexuelles en solitaire. Ce n’est pas bizarre d’avoir envie de regarder du porno. Cela peut être divertissant, excitant, et parfois être une source d’inspiration.

La pornographie, son industrie et ses normes

Produire de la pornographie à grande échelle demande d’importants moyens financiers puisqu’il faut payer les acteur·ices, trouver des sites internet pour la diffusion, etc. Ce genre de porno se base sur une logique commerciale et a donc pour objectif la rentabilité. On parle d’industrie du porno.

Le porno grand public, qu’on appelle aussi porno « mainstream », se conforme à des normes jugées vendeuses : des pratiques sexuelles stéréotypées et des corps idéalisés. Certaines choses sont sur-valorisées comme par exemple : l’épilation, la minceur, la surreprésentation des personnes blanches, l’exotisation des personnes non-blanches, les rapports hétéro et/ou pénétratifs, la longue durée des rapports sexuels, la taille et l’apparence des sexes, etc. Il ne montre pas la grande diversité des corps et des sexualités.

Du porno queer et féministe

Certains porno queer, féministes et/ou réalisés par des femmes représentent d’autres pratiques sexuelles. Dans ce type de films, les acteur·ices sont souvent moins stéréotypé·e·s et les scénarios ouvrent plus largement nos imaginaires en matière de sexualités. Cependant, ces pornos restent peu connus. En partie parce que l’accès à ces films est souvent payant afin de rémunérer dignement les personnes ayant travaillé pour les produire.

Quel peut être l’impact du porno « mainstream » ?

Le principal risque avec le porno « mainstream » est celui d’avoir une sexualité impactée négativement par le porno. Si tu vois de façon répétée les mêmes scènes, tu peux les intégrer comme des pratiques à reproduire, même si tu ne t’y retrouves pas. Tes attentes et tes comportements finissent par être imprégnés par ces représentations et tu peux te sentir en décalage avec les envies de ton/ta/tes partenaires ou avoir l’impression de faire quelque chose qui ne te ressemble pas. Cela peut aussi restreindre tes envies, désirs ou fantasmes.

Peut-on être addict au porno ?

Tu peux ne plus arriver à être excité·e ou à prendre du plaisir sans regarder du porno. Un des conseils souvent amenés par les sexologues est de ne pas se masturber pendant le visionnage mais après, pour faire fonctionner ton imaginaire.

Le porno peut être source de fascination pour certaines personnes, jeunes ou moins jeunes. Cette fascination, mêlée au plaisir de regarder ces images peut créer une dépendance. Les personnes qui vivent cette addiction décrivent une forme d’enfermement.

A partir de quel âge peut-on regarder du porno ?

En France, l’accès à la pornographie est interdit aux mineur·e·s. Tu as donc légalement le droit de regarder du porno à partir de 18 ans. Pourtant, même si tu es mineur·e, tu es peut-être tombé·e accidentellement sur des contenus à caractère pornographique. Cela arrive assez fréquemment au cours d’une recherche internet.

Tu as peut-être aussi choisi de regarder des images ou vidéos pornographiques. La curiosité et l’excitation sexuelle qui peuvent amener à le faire ne sont pas rares ni bizarres, au contraire. Si tu en as envie, garde en tête qu’il peut y avoir quelques risques ou conséquences négatives. La première confrontation aux images pornographiques, qu’elle soit volontaire ou involontaire, peut être vécue comme un choc notamment lorsqu’on est enfant ou pré-adolescent·e.

Contrairement aux idées reçues, un·e mineur·e qui visionne des images ou vidéos pornographiques n’est pas hors la loi. Iel est avant tout « victime des personnes et des plateformes qui rendent accessibles ces contenus ». Contraindre un·e mineur·e à regarder du porno est considéré comme une violence sexuelle.

A qui m’adresser si j’ai besoin d’en parler ?

Si tu te sens concerné·e par ces conséquences (images récurrentes et gênantes dans ta tête, mal être, angoisses, etc.) ou si tu as des questions à la suite de visionnages, c’est important de trouver l’accompagnement nécessaire pour te sentir mieux. N’hésite pas à en parler dans un centre de planning familial.