L’usage des moyens de contraception et le recours à l’avortement te donnent la possibilité d’avoir un enfant au moment désiré. Mais une grossesse, même non prévue, peut être poursuivie par choix.

On pense en général qu’il faut ne faut pas être trop jeune, qu’il faut que le couple se connaisse depuis un certain temps et qu’il y ait des conditions matérielles suffisantes. Ça peut aider mais ce n’est pas une obligation.

Que faut-il faire?  

La grossesse n’est pas une maladie mais peut être un moment de fragilité pour la mère ou le couple. Aussi, il existe de nombreux dispositifs administratifs et médicaux pour te soutenir et pour que tout se passe au mieux.

Ma déclaration de grossesse

C’est le début de la reconnaissance de ton futur enfant.

C’est une démarche volontaire qui déclenche les aides liées à la femme enceinte et à la protection de l’enfant à naître : allocations familiales pour élever l’enfant, indemnités journalières durant ton congé maternité si tu travailles, couverture à 100 % par la Sécurité sociale pour les frais liés à la grossesse et à l’accouchement (à partir du 6ème mois de grossesse et jusqu’au 12ème jour après l’accouchement).

L’homme peut reconnaître l’enfant au service d’état civil pendant la grossesse ou après sa naissance. Il sera alors le père légal avec ses droits et ses obligations.

Les parents partageront la responsabilité des soins et de l’éducation de leur enfant. La justice peut contraindre un homme à assumer la responsabilité financière de son enfant biologique.

Comment ça se passe ?

Tu peux effectuer ta déclaration de grossesse avant la 15ème semaine de grossesse exactement. Passé ce délai, les démarches seront moins simples.

Lors de cette première visite prénatale, ton ou ta médecin (gynécologue, généraliste ou sage-femme) va te donner un document constitué de trois feuillets, intitulé « Vous attendez un enfant ». Tu devras l’envoyer à ta caisse de Sécurité sociale et à ta Caisse d’Allocations Familiales (CAF) qui te versera les prestations familiales auxquelles tu as droit.

Suite à ta déclaration de grossesse, la Sécurité sociale envoie un document qui récapitule les dates des examens et des congés pré et post natals.

Mon suivi de grossesse

Encore une fois, la grossesse n’est pas une maladie, mais il est préférable de vérifier régulièrement que le développement du bébé se passe bien et que les changements dans le corps de la mère se font normalement. En général, on consulte la sage-femme ou le ou la médecin tous les mois et on fait 3 échographies en 9 mois. Il y a aussi des prises de sang qui vérifient certains éléments (groupe rhésus, glycémie…).

Où dois-je aller pour me faire suivre?

Cela peut se faire en cabinet privé chez un·e sage-femme ou un·e gynécologue. Tu peux aussi aller dans un centre de PMI (Protection Maternelle et Infantile). Il réunit tou·te·s ces professionnel·le·s et permet un suivi sans avance de frais.

Où vais-je accoucher?

Tu peux décider de l’établissement où tu accoucheras en fonction des places, des tarifs, et des modes d’accouchement proposés. Il y a des maternités publiques où tous les soins sont payés à 100% par la Sécurité sociale. Il existe aussi des maternités privées où il peut y avoir des suppléments.

Comment se passe un accouchement ?

Comme c’est une expérience unique qui se passe différemment pour chaque femme et pour chaque naissance, il est difficile d’en faire une description.

Des séances de préparation à l’accouchement sont proposées à la mère et aussi au père. Elles permettent d’expliquer les phases de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couche. Elles présentent le rôle des différents membres de l’équipe médicale, les soins nécessaires à un bébé, le retour à la maison.

La déclaration de naissance

Au maximum 5 jours après la naissance, l’enfant doit être déclaré auprès de l’état civil. Cette déclaration peut être réalisée par toute personne ayant assisté à l’accouchement.

La déclaration est faite à la mairie du lieu de naissance. Les documents nécessaires sont les suivants :

  • certificat établi par le médecin ou la sage-femme ;
  • déclaration de choix de nom si les parents souhaitent utiliser cette faculté ;
  • acte de reconnaissance si celui-ci a été fait avant la naissance ;
  • carte d’identité des parents ;
  • livret de famille pour y inscrire l’enfant si le(s) parents) en possède(nt) déjà un.

Tes questions

J’ai 16 ans, je suis enceinte et je souhaite garder ma grossesse mais mes parents sont contre. Qu’est-ce que je peux faire ?

Même si tu n’es pas majeure, la loi est à tes côtés. C’est-à-dire que le choix de garder ta grossesse, tout comme le choix d’avorter,…

Même si tu n’es pas majeure, la loi est à tes côtés. C’est-à-dire que le choix de garder ta grossesse, tout comme le choix d’avorter, te revient car il s’agit de ton corps et de ta vie. Et ce, même si tes parents s’y opposent. Légalement, on ne peut pas te forcer à avorter ni à garder une grossesse contre ta volonté. Mais si tes parents s’opposent à ton choix ou n’ont pas les moyens financiers de prendre en charge ta grossesse et d’accueillir ton enfant, c’est l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) qui prendra le relai.

Décider de garder une grossesse et de devenir parent est une décision importante, qui t’implique personnellement, qu’importe ton âge. Mais comme tu es mineure et encore sous l’autorité de tes parents, ta décision les concerne aussi. Accueillir un·e futur·e enfant va bouleverser ta vie mais aussi la leur. Cela peut être difficile pour tes parents de comprendre et accepter ton choix. Leurs réactions, tout comme les tiennes, peuvent être très diverses : colère, surprise, tristesse, enthousiasme, peur, etc.

Si la communication avec tes parents n’est plus ou pas possible, tu peux te faire aider en allant en parler avec différent·e·s professionnel·le·s :
– assistant·e social·e de ton établissement scolaire ou des services sociaux proches de chez toi ;
– infirmier.e scolaire ;
– conseillèr·e d’un centre de planning familial ;
– ta/ton médecin traitant ;
– un·e adulte de confiance de ton entourage ;
– au n° vert gratuit et anonyme : 0800 08 11 11 ;
– centre de PMI, Protection maternelle infantile.

Toutes ces personnes doivent pouvoir te soutenir et t’accompagner dans ton choix et ce qu’il implique : accompagnements administratif, médical, scolarité, etc. Ils/elles peuvent aussi faciliter la communication entre toi et tes parents ou t’orienter vers des professionnel.les de l’ASE si cela est nécessaire.

Dans tous les cas, ne reste pas seul·e, viens en parler !