Tu fais peut-être référence à des commentaires dégradants, exemple : « t’es bonne », à des intrusions dans ton groupe de copines : « salut ça vous dit qu’on fasse connaissance ?! », à des regards insistants, des contacts physiques ambigus voire à des injures. Ces agissements sont souvent regroupés sous le terme de « harcèlement de rue ». Dans cette expression le mot de rue peut englober les parcs, les transports en commun, les bars, boîtes de nuit, etc. Ce sont des formes d’agression.

C’est tout à fait légitime d’en avoir marre ou d’être en colère face à de tels comportements. Rien ne les justifie, personne n’a le droit de t’agresser :  même si tu es en mini-jupe ivre, seule dans une ruelle sombre à 3h du matin ; même si tu as accepté de commencer à discuter, tu peux changer d’avis et mettre fin à l’échange.

Si tes copines et toi vous sentez mal à l’aise ou en danger vous pouvez mettre fin à la situation afin de vous sentir respectées et en sécurité de différentes manières :

  • nommer ce qui est problématique. Par exemple : « Tu es en train de fixer mes seins ça n’est pas possible » ; « tu t’es incrusté sans nous demander notre avis »
  • tu peux énoncer les conséquences : « ce que tu fais s’appelle une agression, c’est puni par la loi » ;
  • dire ce que ça te fait : « je me sens humiliée par ce que tu dis »
  • poser des limites : dire clairement ce que tu veux et ce que tu ne veux pas. « On préfère rester entre nous, arrête ça tout de suite » ;
  • répondre avec humour : « ça a déjà marché ce que tu fais ? » ;
  • crier, dire non, donner un ordre : « casse-toi ! » et le répéter si nécessaire jusqu’à ce qu’il parte (technique du disque rayé) ;
  • l’ignorer et ne pas lui accorder de l’importance, s’en aller, partir ;
  • ou tout ce qui te passe dans la tête, même une grimace, tu peux te faire confiance !

Dans d’autres situations – si tu es seul·e par exemple – il peut être utile de chercher du soutien autour de toi. Tu peux alors essayer d’aborder une personne qui te semble fiable. Tu peux lui expliquer ce qui t’arrive et lui demander si tu peux rester un peu avec elle : « J’ai l’impression que cette personne me suit. Est-ce qu’on peut marcher ensemble un moment ? ». Tu peux aussi t’arrêter dans un commerce, nommer fort ce qui est en train de se passer, téléphoner, etc.

Tu as le droit d’avoir peur, d’être sidérée et de te sentir figée. Tu pourrais peut-être t’en vouloir de ne pas avoir réagi, pourtant, l’agression vient bien de la personne qui t’impose ça, pas de ta réaction à cette agression !

Sache qu’une grande partie de ce qui a été évoqué ci-dessus peut être qualifié d’outrage sexiste. Le terme outrage sexiste consiste à « imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste, qui porte atteinte à sa dignité ou l’expose à une situation pénible ». C’est une infraction qui peut être punie par une amende allant jusqu’à 750 €.

Tu as le droit de te défendre et de riposter !